Nice, Conflans... Après les attentats, le gouvernement dénonce les "appels à la haine" de certains dirigeants musulmansAFP
Depuis des années, déjà, La France est la cible d'attentats terroristes. Ces dernières semaines se sont avérées sanglantes. A l'étranger, certains chefs d'Etat ont invité Emmanuel Macron a revoir sa politique extérieure.
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Jean-Yves Le Drian a voulu lancer un "message de paix au monde musulman". "N'écoutez pas les voix qui cherchent à attiser la défiance. Ne nous laissons pas enfermer dans les outrances d'une minorité de manipulateurs", a en effet affirmé le ministre des Affaires, à l'Assemblée nationale, non sans rappeler combien la France était selon lui le "pays de la tolérance", par opposition au "mépris" et au "rejet". Un discours qui vient répondre à ce que Le Figaro qualifie de "fureur islamiste". Dans tout ou partie du monde musulman, résume le quotidien national marqué à droite, la France en tant que concept attise la colère. Certaines figures politiques n'hésitent d'ailleurs plus à menacer l'Hexagone. 

"Les musulmans ont le droit de tuer des millions de Français", a par exemple écrit l'ancien Premier ministre de Malaisie, rapporte Le Parisien. Il justifie cet appel à la violence en pointant du doigt l'histoire coloniale de l'Hexagone, juge que Samuel Paty - décapité pour avoir montré des caricatures de Mahomet à l'occasion d'un cours d'enseignement civique et moral - était un professeur "insultant" et appelle notamment au boycott des produits français. Il poursuit, dénonçant les amalgames : "Comme vous blâmez tous les musulmans et cette religion pour l'acte d'une seule personne en colère, les musulmans ont le droit de punir les Français".

Les dirigeants musulmans incitent-ils à la haine anti-Française ?

En France, la réaction ne s'est pas faite attendre : Cédric O, le secrétaire d'Etat au Numérique, a contacté twitter avec l'espoir de faire désactiver le compte de Mahathir Mohamad, 95 ans, qui a donc plusieurs fois gouverner la Malaisie. 

Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, a lui voulu dénoncer les "appels à la haine extrêmement forts" émanant, estime-t-il, du monde musulman. C'est que la Malaisie n'est pas le seul pays à avoir attaqué la politique de l'Hexagone…

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Rohani, Erdogan… Les mises en garde du monde musulman

Sans aller jusqu'à appeler aux meurtres de Françaises et de Français, d'autres dirigeants du monde musulman ont en effet tenus des propos très dur à l'encontre de la France, d'Emmanuel Macron et de sa politique. C'est le cas, notamment, de Hassan Rohani ainsi que de Recep Tayyip Erdoğan.

Le président de l'Iran s'est notamment agacé des des caricatures de Mahomet qu'il perçoit comme des incitations à la violence. "Insulter le Prophète ne relève pas de l'exploit. C'est immoral. Cela encourage la violence", a-t-il déclaré, rapporte Le Figaro, avant de poursuivre : "C'est une surprise que cela vienne de ceux qui se targuent de culture et de démocratie, que d'une certaine façon ils, même si ce n'était pas intentionnel, encouragent violence et effusion de sang".

Selon lui, "chaque Européen a une dette envers le Prophète, car il était le professeur de l'humanité". Il incite aussi l'Occident a revoir sa politique extérieure et à "arrêter de s'immiscer dans les affaires internes des musulmans". C'est pour lui la seule solution viable si la paix constitue effectivement l'objectif d'Emmanuel Macron.

Recep Tayyip Erdoğan, qui a fermement condamné l'attaque de Nice, n'a eu de cesse de critiquer le chef de l'Etat Français pour sa défense de la liberté d'expression et du droit à publier des caricatures de Mahomet, allant jusqu'à douter de la "santé mentale" du président, poursuit le quotidien. Pour Didier Billion, le spécialiste de la Turquie et directeur adjoint de l'Iris, le chef de la nation turque "cherche à instrumentaliser la situation pour développer son influence dans la région".

La France est-elle raciste ?

Si difficiles à entendre puissent-elles être certaines de ces critiques n'émanent pas que du monde musulman. Clémentine Autain, élue La France Insoumise et féministe, soulignait elle aussi ce qu'elle estimait être le racisme français. "J'alerte : la France est en passe de perdre pied", assène-t-elle d'ailleurs dans une tribune publiée dans les colonnes du Monde.

Elle poursuit : "La haine, la vindicte, l'empilement de lois liberticides ont pris le pas sur l'argumentation raisonnée et les mesures à même de toucher la cible".

"La démocratie, notre pays s'enfonce dans le piétinement des libertés et de la démocratie. Le débat public est devenu un concours Lépine des idées d'extrême droite", estime-t-elle encore, soulignant ce qui pourrait, selon elle, créer un climat de "guerre civile". Un avis qui rejoint, au moins partiellement, celui de certains politologues français.