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Le corps sans vie d'un jeune homme a été retrouvé dans la nuit de samedi à dimanche sur le site du futur barrage de Sivens. Des échauffourées avaient éclaté dans la soirée opposant les forces de l'ordre à une bande d'"anarchistes".

Que s’est-il passé à Sivens dans le Tarn ? Ce samedi, plusieurs milliers de manifestants étaient venus contester l’installation d’un barrage dans les environs durant toute une partie de l’après-midi. Quelques temps plus tard, alors que la nuit tombait, des incidents ont éclaté en marge du mouvement, opposant une centaine d’individus aux forces de l’ordre. Les échauffourées ont duré une bonne partie de la nuit et ont entrainé la mort de Rémi F. un jeune homme âgé de 21 ans et originaire de Toulouse, rapporte Le Parisien.

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Une nuit d'affrontement

Les circonstances exactes du drame sont pour l’instant inconnues. Claude Dérens, le procureur d’Albi en charge de l’affaire estimait hier qu’il était "impossible" en l’état de connaître les causes de la mort du jeune manifestant car les policiers n'avaient pas pu se rendre sur place en raison de la réticence des militants. Il a par ailleurs annoncé que l’autopsie se déroulerait ce lundi dans l’après-midi. La préfecture a été la première à déclarer la découverte du corps dans un bref communiqué. "Vers deux heures du matin, le corps d’un homme (a) été découvert par les gendarmes sur le site de Sivens (…) Les sapeurs-pompiers sont intervenus rapidement, mais n’ont pu que constater le décès de la victime", décrivait celui-ci.

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Le procureur a, entre autres, rappelé que la nuit avait été particulièrement violente. Une centaine d’opposants affrontaient quelques 70 gendarmes. Sept d’entre-eux ont été blessés. Selon les dires du lieutenant-colonel Sylvain Renier, "100 à 150 anarchistes encagoulés et tout de noir vêtus ont jeté des engins incendiaires" et des projectiles sur la compagnie chargée d’encadrer les 2000 manifestants qui s’étaient rassemblés "pacifiquement".

Un seul témoignage du drame

Du côté des opposants, le porte-parole du collectif Sauvegarde de la zone humide du Testet, Ben Lefetey, a annoncé avoir entendu le témoignage d’une personne affirmant "avoir vu quelqu’un s’effondrer lors d’affrontements et être enlevé par les forces de l’ordre", rapporte Europe 1. "Nous ne disons pas que les forces de l’ordre ont tué un opposant, mais un témoin nous a dit que le décès s’était passé au moment d’affrontements", a-t-il tenu à préciser.

Les gendarmes confirment avoir utilisé du gaz lacrymogène ainsi que des grenades assourdissantes et des flash-balls, témoignant de l’ampleur de l’intervention. La préfecture a de plus annoncé avoir tenté d’entrer en contact avec les manifestants, en vain. Un représentant du groupe des assaillants aurait revendiqué son appartenance aux mouvances anarchistes.

Un barrage contesté

L’altermondialiste José Bové ainsi que le leader du front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon étaient présents plus tôt dans la journée pour apporter leur soutien aux manifestants pacifiques. Tous les deux ont dénoncé la précipitation avec laquelle la décision de lancer le chantier a été prise en septembre dernier. Serait mis en cause notamment, la réelle utilité du barrage qui ne bénéficierait qu'à une poignée d'exploitants agricole expliquaient-ils au Parisien. Les opposants attendent par ailleurs beaucoup du rapport d'expert commandé par la ministre de l'Écologie et de l'Environnement, Ségolène Royal. Celui-ci devrait être rendu public cette semaine.

Interrogé sur le drame dimanche par nos confrères, José Bové a expliqué qu'il s'agissait du premier décès d'un manifestant depuis 1977 et le rassemblement contre le projet de centrale nucléaire de Superphénix en Isère.

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