Alors que l'occupation illégale d'un local du restaurant parisien frappé par les attentats du 13 novembre 2015 provoque la colère et l'émotion sur les réseaux sociaux, on vous explique qui sont les associations à l'origine de ce squat.
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Depuis la mi-novembre, plusieurs associations écologistes occupent un local en travaux du "Petit Campbodge", situé dans le Xe arrondissement de Paris, pour dénoncer la gentrification. Les propriétaires, qui souhaitaient y ouvrir en janvier un nouveau restaurant, s'indignent contre cette réquisition illégale. Après avoir subi les attentats du 13 novembre 2015 et la crise sanitaire, c'est une embûche de trop pour l'équipe du "Petit Cambodge", qui a dénoncé sur ses réseaux l'occupation d'un "restaurant dont (ils assument) toujours le loyer". Les propriétaire du local ont en effet saisi la justice pour récupérer l'accès des lieux et attendent une nouvelle audience qui doit avoir lieu ce mardi 29 novembre, après un premier renvoi.

Selon France Bleu, les fenêtres de l'établissement sont barricadées et on peut lire en grosses lettres sur la devanture : "Ce local est squatté pour lutter contre la gentrification", c'est-à-dire l'embourgeoisement des quartiers populaires. À l’intérieur, on trouve des canapés et des fauteuils dans un espace réaménagé car les militants souhaitent en faire un "centre social auto-géré et solidaire". Une occupation illégale insupportable pour les gérants du Petit Cambodge, qui ont obtenu ce nouvel espace en décembre 2015, après les attentats terroristes qui ont touché leur restaurant rue Alibert.

"C'est un peu révoltant"

Les propriétaires ayant appris l'occupation des lieux plus de 48h après l'intrusion des militants associatifs, il leur est légalement impossible de déloger les squatteurs. Sans réponse de la mairie à leurs courriers, l'équipe du "Petit Cambodge" a porté plainte pour violation de domicile et demande l'expulsion immédiate des squatteurs. "C'est un peu révoltant de se dire que, alors que nous on est fermés et qu'on ne peut pas accueillir de clients, on a des gens qui organisent des apéros de quartier dans ce futur restaurant. C'est une forme d'injustice. Donc quand ces gens dénoncent d'autres injustices, c'est à double tranchant", assurent-ils auprès de France Bleu.

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Youth For Climate Paris participe à la réquisition des lieux

Selon Marianne, l’assignation à comparaître au Tribunal pour la première audience du 18 décembre, que Marianne s’est procurée, vise un seul homme, Jonathan N. L’avocat indique également avoir reçu les statuts d’une association, "Le H Sainte Marthe", qui se serait domiciliée au 1, rue Jean et Marie Moinon, l’adresse du local. Certains groupes militants ont publiquement affiché leur participation à ce squat. C'est notamment le cas de "Youth For Climate Paris", apparu début 2019 dans le sillage des appels à la grève pour le climat de Greta Thunberg.

"Sont en jeu des centaines de milliers de vie, avec ou sans papiers, avec un domicile fixe ou sans, étudiant.es, travailleur.ses précaires, chômeur.euses, RS-istes... Ces vies ont besoin d'un avenir. Un avenir snas le Petit Cambodge, qui ne leur offre rien qu'un énième lieu marchand qu'ils ne pourront pas s'offrir. Nous réquisitionnons ce lieu, non pas pour préparer un avenir par défaut guidé par le capitalisme mortifère, mais pour nous créer un avenir carrefour de nos solidarités", écrit sur Instagram l'association. Plusieurs collectifs s'organiseraient dans les locaux du futur retsaurant du "Petit Cambodge", dont "Décolonisons le Féminisme", selon Marianne.

Une occupation "choquante" pour la maire du 10e arrondissement

Alexandra Cordebard, maire du 10ème arrondissement, dénonce dans Marianne une occupation "choquante" sur le plan symbolique. "Je ne sais pas quel était le degré de lucidité des occupants lorsqu’ils ont pénétré dans le local mais lorsqu’ils ont su qu’il s’agissait du Petit Cambodge, ils auraient pu partir sur la pointe des pieds", assure l'édile. Elle estime qui plus est que ce n'est "pas le moment pour compliquer la vie des restaurants" en pleine crise sanitaire. "Je condamne fermement l'occupation illégale du local loué par le Petit Cambodge. Je demande instamment aux squatteurs de ne pas dégrader les lieux et de restituer le local au plus vite à son locataire", a-t-elle écrit sur Twitter ce lundi 28 décembre.