JO 2024 : restaurateurs et hôteliers dans la panade à cause des restrictions de circulationabacapress
Restaurants quasi vides ou fermés, hôtels à moitié remplis, tout cela rappelle le Covid-19. Depuis une semaine déjà, ces commerçants parisiens qui dépendent beaucoup de la saison estivale, sont en difficulté, ayant pour certains réalisé des investissements en vue des Jeux Olympiques. Qui auront du mal à être rentabilisés, en plus des pertes financières déjà subies. L'Etat va-t-il les compenser ? Jérémy, manager d'un établissement situé en zone grise, nous raconté ses déboires.
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Le centre de Paris (c'est aussi le cas d'autres villes comme Saint-Denis, dans le 93, qui accueille le Village Olympique, ou Eaubonne, dans le 95, la délégation américaine), est rendu très difficile d'accès aux piétions comme aux véhicules, motorisés ou non.

Attestation, QR code pour avoir le droit de circuler d'un endroit à un autre , tout cela rappelle fortement les deux années de pandémie. Heureusement ils ne seront nécessaires que jusqu'au 26 juillet et la fin de la cérémonie d'ouverture (un Pass jeux sera en revanche obligatoire pour accéder aux sites de compétition toute leur durée) .

En attendant, pour aller travailler ou simplement flâner, il faut montrer patte blanche. Pas moins de 44 000 barrières (et ce n'est pas fini nous allons le voir) ont été installées le long des trottoirs et de la Seine, dans les zones grises et rouges, pour libérer les voies routières. Elles resteront en place même après le 26 juillet. Pour les restaurants situés dans ces zones définies, c'est morne plaine ou fermeture temporaire. Emmanuel Macron est rapidement passé sur la question des indemnisations hier soir dans son interview sur France 2 sans vraiment y répondre.

Fini le "quoi qu'il en coûte" au moment où le FMI nous demande de faire entre 20 et 30 milliards d'économies en 2025 ? Non. Une commission d'indemnisation va bien définir des montants des préjudices subis, incluant les périodes de montage et démontage des installations d'après Le Figaro. A qui, assure Frank Delvau, président de l’Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) Paris Île-de-France, dans la capitale "on compte 2 000 hôtels, 18 000 restaurants traditionnels et 5 000 cafés." Mais ces indemnisations n'auront pas lieu avant juin 2025 d'après Stéphane Manigold, médiatique membre de l'UMIH, président pour le Grand Paris. Et un montant de perte minimum sera exigé.

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Nous avons interrogé Jimmy, manager du restaurant Chez Ribe, situé d ans le VII e arrondissement, 13 avenue de Suffren. Au début de l'artère donc, qui longe tout le Champ-de-Mars jusqu'à la tour Eiffel et la Seine, et qui demande donc de présenter attestation et QR code. Il a eu le mérite de garder le moral durant notre entretien.

Planet.fr : Depuis quand rencontrez-vous des difficultés ?

Jimmy : Depuis une semaine et l'installation des barrières. Ce lundi, j'ai en plus reçu deux recommandés m'enjoignant d'enlever ma terrasse et ma contre-terrasse.

Planet.fr : A combien estimez-vous votre perte de chiffre d'affaires ?

Jimmy : Je l'estime déjà à 70%. Sans compter les investissements en personnel faits avant les JO. Aujourd'hui je suis obligé de les faire travailler et de mettre les habituels en vacances. 

Une situation qui va durer jusqu'en septembre

Planet.fr : Pensez-vous que la situation va s'améliorer après la cérémonie ?

Jimmy : Non ! Ils vont même rajouter des barrières qui vont passer derrière la clôture qui délimite ma terrasse principale, qui sera pourtant vide. Cela laissera un grand passage pour les athlètes sur la route mais réduira encore un peu plus l'accès du restaurant aux piétons sur le trottoir.

Planet.fr : L'arrivée des touristes-spectateurs la semaine prochaine va-t-elle vous redonner des couleurs ?

Jimmy : Encore une fois non, ma terrasse est en plein soleil, ce qui est parfait en été. J'y ai plus de places qu'à l'intérieur du restaurant. Sans, ça ne va pas les inciter à rentrer dans l'établissement et même si c'est le cas cela fera un faible nombre de couverts.

Planet.fr : Le retour à la normale sera pour la fin de ces JO ?

Jimmy : Pas du tout, j'aurai un petit peu plus de latitude entre les deux compétions, du 12 au 28 août, puis je devrai recommencer du début à la fin des Jeux Paralympiques. Donc pas de retour à la normale avant le 8 septembre.

Planet.fr : Plusieurs fédérations exigent des modifications dans le dispositif pour fluidifier la circulation et demandent des compensations financières pour couvrir les pertes. Emmanuel Macron l'a brièvement évoqué hier soir. Avez-vous des nouvelles concernant ce dernier point ?

Jimmy : Absolument aucune. Nous verrons à la fin de tout ça s'il y aura des négociations.

Nous lui souhaitons bon courage et le remercions de bien avoir voulu nous répondre à la fin du coup de feu vu la situation ! Exemple avec un autre restaurateur qui a lui décidé de fermer :

Les réservations en berne dans l'hôtellerie

Pas seulement dans les zones qui demandent des autorisations pour y accéder, de nombreux hôteliers font grise mine. Certains parlent de réservations de seulement 60% des chambres, soit moins que l'année dernière à la même époque, un comble (80% en temps normal, nous apprend France Bleu). Leur cas aussi sera étudié par la commission d'indemnisation.

Il faut dire aussi que beaucoup d'hôteliers avaient augmenté leurs tarifs jusqu'à quatre fois, voire plus encore. Ils ont revu leur copie, mais sans doute trop tard. Sont là aussi pointés du doigt les restrictions mises en place dans la capitale, mais aussi les prix des billets d'avion qui ont explosé pour la période, ou encore le tarif du ticket de bus ou de métro qui passe de 2,15 euros à 4 euros pendant les compétitions. Mais où dorment donc les touristes qui ont envahi Paris ?