Ce lundi 25 novembre est celui de la journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes. Zoom sur The Sorority, cette application réservée aux femmes et aux minorités de genre qui propose de leur...
Après des premiers pas plutôt timides au ministère de la Justice, Eric Dupond-Moretti est bien décidé à faire changer les choses. Et il le fait savoir ! A l'occasion d'un échange avec cinq lecteurs du Parisien, le garde des Sceaux a évoqué les projets qu'il a pour la France. Parmi eux, on trouve une volonté plutôt ambitieuse : celle de filmer et de diffuser la justice.
C'est Fanny Laplane, éducatrice spécialisée de 30 ans, qui lance le débat. Elle questionne le ministre de la Justice sur le fonctionnement de cette justice qu'elle estime "à deux vitesses". "On a parfois le sentiment que des personnes de couleur ou qui viennent de cités ne subissent pas le même traitement que les personnalités politiques ou les gens des beaux quartiers…", déclare-t-elle.
Justice filmée : "Mais qu'est-ce que c'est difficile de juger !"
Avant toute chose, Eric Dupond-Moretti a tenu à rappeler la difficulté qui est celle de prendre une décision importante de justice. "On a un vrai sujet sur la perception de la justice par les citoyens", affirme l'ancien avocat. "Tous les jurés que j'ai rencontrés m'ont dit : mais qu'est-ce que c'est difficile de juger ! Quand on est au café du commerce, entre l'anisette et le café, on fait rouler des têtes, on est certain que, 'Vas-y c'est pas assez', c'est trop, la justice ci, la justice ça… Mais quand on rentre au palais de justice et qu'on prête serment, on se rend compte à quel point c'est compliqué", poursuit-il. Pour palier à un possible manque de transparence, le locataire de la place Vendôme aimerait proposer un projet qu'il aimerait mettre en place avant la fin du quinquennat...
Justice filmée : "La publicité des débats est une garantie démocratique"
"Je suis pour que la justice soit désormais totalement filmée et diffusée", confesse Eric Dupond-Moretti. Il explique : "La justice doit se montrer aux Français. La publicité des débats est une garantie démocratique. On y réfléchit avec mes services". C'est une décision qu'il aimerait en effet porter "avant la fin du quinquennat". Cependant, le garde des Sceaux est persuadé que les politiques ne sont pas mieux traités que les autres. "Peut-être était-ce le cas il y a longtemps mais cela ne l'est plus. Les juges ont largement démontré leur indépendance en la matière", affirme le ministre. Comme le rappelle Business Insider, cette pratique est pour le moment très exceptionnelle en France...
Justice filmée : douze procès historiques
Business Insider rappelle que la loi de 1881 sur la liberté de la presse interdit de filmer ou d'enregistrer dans le salle d'audience, "afin de sauvegarder l'objectivité et la sérénité des débats". C'est la portée historique qui est alors mise en avant : la loi Badinter de 1985 autorise que les procès soient filmés quand ils constituent des "archives historiques de la justice". Jusque-là, seuls douze procès ont été filmés pour des raisons historiques : on trouve celui de Paul Touvier et Maurice Papon pour crimes contre l'Humanité, ou encore celui de Klaus Barbie pour crime de guerre. Reste à voir si cette pratique sera bientôt généralisée par le nouveau ministre de la Justice.