De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Le passé renvoyé comme un boomerang. Les nouveaux ministres le savent, dès leur entrée au gouvernement, les propos qu’ils ont tenus ou écrits par le passé peuvent très vite refaire surface et les mettre en porte-à-faux. Un ancien tweet de 2012, un échange tendu sur un plateau de télévision, une amitié affichée publiquement… Les internautes sont souvent impitoyables. Le dernier à en faire les frais est le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. Comme l’explique le Journal du Dimanche dans son édition du 16 août, l’ancien avocat a écrit la préface du nouveau livre de Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs.
Eric Dupond-Moretti : une préface qui fait polémique
Cet ouvrage ne sera pas disponible en librairie avant le mardi 18 août, mais il fait déjà bien parler de lui depuis quelques heures. Dans son dernier numéro, l’hebdomadaire précise que le texte a été écrit "bien avant sa nomination au ministère de la Justice" mais qu’il est tout de même "tout sauf tendres envers les défenseurs de la cause animale". Pour Eric Dupond-Moretti, il s’agit d’"illuminés" et d’"intégristes". "Ils veulent que nous ayons honte d’être chasseur, […] nous culpabiliser d’être ce que nous sommes, car nous sommes aussi notre passion", ajoute dans cette préface celui qui était encore avocat. Il conclut : "Et depuis trop longtemps nous refusons de nous défendre, convaincus sans doute que l’intolérance et l’absurde ne méritent pas de réponse".
Comme le rappelle le Journal du dimanche, l’attrait d’Eric Dupond-Moretti pour la chasse n’est pas une nouveauté car le pénaliste l’a souvent défendue sur les plateaux de télévision. C’est donc tout naturellement qu’il félicite Willy Schraen pour ce livre, le qualifiant de "petit bijou" dans la préface. "Ce livre, il est fait pour que les chasseurs relèvent la tête. Enfin !", ajoute-t-il, avant de conclure : "Ce livre, les ayatollahs de l’écologie s’en serviront pour allumer le barbecue où ils cuiront leurs steaks de soja". C’est cette dernière phrase qui a mis le feu aux poudres, poussant Eric Dupond-Moretti à réagir ce week-end…
Eric Dupond-Moretti : "Il est droit dans ses bottes"
Cette préface a été écrite par Eric Dupond-Moretti avant sa nomination au gouvernement. Interrogé par le Journal du dimanche, Willy Schraen affirme que le changement de statut de l’avocat n’a rien changé au texte : "La question ne s’est pas posée une seule seconde [d’enlever la préface, NDLR]. Il est droit dans ses bottes. Oui, il est ministre de la Justice, mais il reste Eric Dupond-Moretti, avec ses convictions et sa façon claire de dire les choses".
Un franc-parler qui n’a pas plu sur les réseaux sociaux. De nombreuses personnes ont accusé le garde des Sceaux d’être anti-écologie et de diffuser un message qui serait anti-environnement. Le député Matthieu Orphelin l’a notamment interpellé sur Twitter, écrivant : "Utiliser la formule ‘ayatollah de l’écologie’, c’est tout sauf viser la nuance et le rassemblement. C’est utiliser une rhétorique anti-écologie, qui cherche à discréditer". Eric Dupond-Moretti s’est rapidement défendu sur les réseaux sociaux.
Eric Dupond-Moretti : il défend ses positions
Le garde des Sceaux a mis les points sur les i. Face aux nombreux messages critiquant sa préface du livre de Willy Schraen, Eric Dupond-Moretti a répondu qu’"on peut être contre l’interdiction d’une certaine chasse et défenseur du climat et de la nature, comme je le suis et l’ai toujours été". "Ai-je à un seul moment remis en cause la lutte contre le réchauffement climatique ?", s’interroge-t-il, cherchant à clarifier ses propos sur les "ayatollahs de l’écologie". "Je n’ai jamais incriminé les écologistes mais des ayatollahs de l’écologie. Les premiers sont pour moi bien différents des seconds", écrit-il, avant de conclure : "Y a-t-il encore de la place pour la nuance et le rassemblement dans notre société ?".