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Ils ont retrouvé sa dépouille le 16 novembre 2019. Elle avait 29 ans et était enceinte. Elisa Pilarski, rappelle le journal local L'Union, est morte dans "d'effroyables circonstances". Si nul ne saurait dire encore qui la tué, les enquêteurs ont tout de même su tirer au clair certains éléments importants de l'affaire. Visiblement paniquée, tandis qu'elle promenait son chien Curtis, elle a appelé son compagnon au téléphone. Dès lors, Christophe Ellul s'est précipité dans les bois pour lui porter secours, mais elle était déjà décédée quand il l'a retrouvée.
L'autopsie laisse peu de place au doute : elle est morte en raison de morsures de chiens. Là n'est pas la question. Elle porte au contraire sur le - ou les - chiens qui auraient pu la tuer. D'aucuns soupçonnent d'ailleurs Curtis qui, de l'avis d'une partie des experts, constitue le "coupable idéal". "L'étau se resserre autour de Curtis et de la théorie d'un seul chien tueur", titrait par exemple La Voix du Nord en février 2020, quelques temps seulement avant que la crise sanitaire n'occupe tout ou partie de l'espace médiatique. En support de cette analyse, plusieurs éléments qui reviennent régulièrement dans la presse. Les révélations de BFMTV sur certains des concours de "chiens mordants" auxquels aurait participé Curtis ainsi que des origines troubles constituent souvent des arguments récurrents. Si Christophe Ellul a toujours dit que son animal était un croisé entre un lévrier whippet et patterdale terrier, TF1 soutient par exemple qu'il est issu d'un élevage des Pays-Bas et appartiendrait à une race illégale en France…
Elisa Pilarski a-t-elle manqué de prudence en promenant Curtis seule ?
Pour certains, qui voient donc en Curtis le responsable de la mort d'Elisa Pilarski, la presque trentenaire aurait donc manqué de prudence en promenant son chien seule dans les bois. Une version qui manque de sens, assure pourtant Alexandre Novion, l'avocat de Christophe Elull, qui accorde un entretien au quotidien régional L'Union. Il s'insurge notamment du traitement médiatique de l'affaire et de la façon dont est présenté Curtis.
Quel est le rôle de Curtis dans la mort d'Elisa Pilarski, d'après l'avocat de Christophe Ellul ?
"Jamais elle ne serait sortie promener seule un chien en qui elle n'avait pas pleinement confiance", tranche la mère d'Elisa Pilarski dans un entretien accordé au magazine régional Oise Hebdo, convaincue que Curtis ne peut pas être le coupable en dépit du fait qu'il ai mordu au chenil, à la suite du drame.
Maître Alexandre Novion, lui, insiste sur la bonne connaissance qu'avait Elisa Pilarski du chemin qu'elle a décidé d'emprunter. Il évoque aussi "l'épisode du malinois", "très important" selon lui car "il montre l'expérience acquise par cette jeune femme, une connaissance des animaux". Pour l'avocat, pas de doute possible : elle ne s'est pas montrée imprudente et ne s'est pas mise en danger. "Elle est très au fait des règles de prudence quand on promène des animaux en forêt", poursuit-il, rappelant le message qu'elle a publié sur Facebook, dans lequel elle dénonçait ces promeneurs qui vagabondent avec leurs chiens sans laisse.
Selon lui, c'est moins le rôle de Curtis qu'il faut questionner, que la façon dont la chasse a été menée. Il estime que l'animal a pu devenir un "bouton d'appel, objet d'attraction, ou leurre de substitution" pour les chiens de la vénerie qui, ajoute-t-il, "se sont très probablement détournés de l'animal pour lequel ils étaient créancés".
Christophe Ellul défend son animal depuis le début de l'affaire
"Je sais que Curtis est innocent", affirme sans hésiter Christophe Ellul depuis les débuts de l'affaire. "Curtis était un chien qui était en liberté à la maison, il connaissait par coeur Elisa. Si Curtis était méchant ça se serait passé avant", poursuivait-il, déjà en février. Il n'a pas changé de version depuis.
Le fait que son animal ait pu mordre au chenil n'est, selon lui, pas révélateur. "Il est entrain de pourrir dans un box, dans une structure qui n'est absolument pas adaptée, c'est le cauchemar", insistait-il alors, expliquant que Curtis était "stressé".