Variant britannique : les 3 scénarios pour les prochaines semainesAFP
Des chercheurs de l'Inserm ont modélisé 3 évolutions possibles du Covid-19 et du variant britannique dans les prochaines semaines. Du meilleur au pire scénario, que disent-ils ?
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On entend tout et son contraire. Le gouvernement se félicite des chiffres sur le coronavirus, affirmant que le président a bien fait de ne pas reconfiner une deuxième fois le pays, mais les dernières données sont de plus en plus inquiétantes dans certains départements. Il est vrai que le nombre de nouveaux cas de Covid-19 est à la baisse depuis une semaine et il en est de même pour les hospitalisations. Une bonne nouvelle, mais qui pourrait être de courte durée.

Covid : le variant britannique majoritaire fin février ?

Les restrictions mises en place depuis le milieu du mois de janvier, notamment le couvre-feu à 18 heures ou la fermeture des plus grands centres commerciaux, semblent avoir eu un impact positif sur la circulation du coronavirus. Pourtant, la circulation des variants ne s’arrête pas et ne semble pas prédire des jours heureux dans les prochaines semaines. Une étude publiée par des chercheurs de l’Inserm le dimanche 14 février s’intéresse à trois scénarios possibles d’évolution de la situation sanitaire.

Il ne s’agit bien sûr que de modèles et l’épidémie a déjà déjoué les prédictions des scientifiques à plusieurs reprises. On sait que le Covid-19 est imprévisible et peut reprendre de la force n’importe quand, très rapidement. Nous avons également encore peu de connaissances sur les variants, sur la facilité avec laquelle ils se transmettent ou même s’ils sont plus contagieux que la souche originelle. Dans leur étude, ces chercheurs de l’Inserm rappellent que la France se situe toujours sur un plateau, que "le variant britannique est attendu pour devenir majoritaire fin février – début mars en France" et qu’"une croissance rapide des cas est attendue dans les semaines à venir". Que pourrait-il se passer d’ici les deux prochaines semaines ?

Covid : 3 scénarios, 3 approches

Trois scénarios possibles, en fonction de la dynamique de l’épidémie et surtout de nos comportements. Le premier scénario se veut le plus optimiste et repose sur un durcissement des mesures de distanciation, qui permettrait de freiner la circulation des variants. On voit que la courbe de la souche originelle diminue rapidement à partir de la semaine 8 et jusqu’à la semaine 12. Celle du variant continue d’augmenter, mais lentement pour atteindre 10 000 admissions hebdomadaires à l’hôpital en semaine 12.

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La seconde hypothèse a été basée sur une situation inchangée comparée à celle d’aujourd’hui : les mesures actuelles sont maintenues, mais rien n’est fait en plus pour freiner la circulation des variants. Les chercheurs de l’Inserm tablent ainsi sur une baisse de la souche originelle du Covid, mais bien plus lente et une augmentation plus rapide du variant britannique. Dans ce scénario, il atteint les 22 000 contaminations hebdomadaires en semaine 12.

Enfin, le dernier scénario est catastrophique. Les mesures de distanciation sociale sont assouplies ou moins respectées par les Français et le résultat est inquiétant : la souche originelle ne baisse presque pas et le variant britannique explose, pour atteindre plus de 40 000 nouvelles admissions par semaine à l’hôpital, en semaine 12. C'est donc une troisième vague d'une violence inattendue qui déferle sur la France dans ce dernier scénario. Une hausse aussi spectaculaire des nouveaux cas pousserait bien sûr le gouvernement à reconfiner le pays, le temps de reprendre le contrôle de l’épidémie. Une chose est sûre, les prochaines semaines sont décisives.

Covid : qu'attendre des prochaines semaines ?

La circulation du variant va augmenter, même dans le meilleur scénario. Bien sûr, ces hypothèses reposent sur un modèle purement mathématique et supposent que le Covid-19 suive cette trajectoire. La baisse de l’épidémie entamée la semaine dernière reste une bonne nouvelle et il est toujours possible que le variant britannique circule moins que prévu, ou qu’il soit moins contagieux que ce qui est redouté. À l’heure actuelle, le département de Moselle et la ville de Dunkerque inquiètent particulièrement les autorités, qui redoutent une explosion un peu partout sur le territoire. Les prochaines semaines confirmeront, ou non, les craintes des scientifiques.