La technologie nécessaire au bon fonctionnement de la téléphonie mobile va entraîner une révolution : les anciennes fréquences 2G et 3G vont être délaissées par les opérateurs. Or, la connexion des alarmes...
Les témoignages se multiplient. Dans toute la presse, de nombreux soignants disent les conditions très difficiles de leur travail, la boule qui leur serre le ventre et la crainte qu'ils ont de potentiellement ramener le coronavirus Covid-19 chez eux. De contaminer leurs proches ou de mettre en dangers certains de leurs patients...
Depuis les débuts de l'épidémie, qui a nécessité la mise en place d'un confinement et engendré des couvre-feu dans plusieurs villes de France, le corps médical est particulièrement mobilisé, rappelle Le Parisien qui rapporte les propos de plusieurs des membres qui le composent. "On a tous nos petits trucs pour tenir. On n'est pas des surhommes, pas des super-héros. On fait juste ce qu'on sait faire", explique l'un d'entre eux, que le quotidien a renommé Paul.
Ce dernier craint venir l'implosion. Il explique ne dormir que quelques heures par nuit... Quand il dort. "On va tous craquer", affirme-t-il.
Des angoisses compréhensibles, estime l'infirmière qui a choisit Planet pour confier ses propres inquiétudes. Et pour cause ! Elles rejoignent les siennes. La soignante, qui officie dans un hôpital du Grand-Est particulièrement touché par le coronavirus de Wuhan (Chine) a préféré rester anonyme. Mais elle tenait à parler de la troisième vague, qu'elle redoute dès à présent.
C'est quoi la troisième vague ?
"Ce sera l'épuisement de l'hôpital", prévient d'entrée de jeu la trentenaire. "C'est ça la vague trois. Le moment où on va tous s'écrouler", précise-t-elle encore, non sans expliquer qu'elle craint ce moment peut-être davantage que les deux premières vagues de coronavirus. "Pour le moment on travaille sous adrénaline", souligne-t-elle, comme pour dire que tout pourrait bientôt changer.
"Quand ce sera terminé, une fois que l'épidémie aura pris fin, nos supérieurs nous demanderont de reprendre notre travail habituel comme si de rien n'était, parce que les gens seront encore malades après le coronavirus. Ça va être très dur parce qu'aucun d'entre nous n'aura eu le temps de se reposer...", décrit-elle, la voix fatiguée.
Elle n'est d'ailleurs pas la seule à nourrir cette appréhension. "Je n'ai pas beaucoup eu l'occasion d'en discuter avec mes collègues, mais je sais que ma supérieure n'en pense pas moins. Il ne nous sera pas possible de reprendre comme si rien ne s'était passé", détaille-t-elle, non sans parler de l'anxiété qui ronge ses collègues.
La grande crainte de ces infirmières : que redoutent-elles en dehors de la vague 3 ?
"Nous avons toutes peur. Mes collègues et moi sommes vraiment inquiètes, mais ce n'est pas vraiment pour les mêmes raisons que nombre de nos confrères et de nos consœurs. Le service dans lequel je travaille ne traîte pas encore le coronavirus Covid-19. Mais ça viendra...", raconte cette infirmière anonyme du Grand-Est, qui évoque une "anticipation stressante". "C'est un peu comme si nous avions toutes une épée de Damoclès au dessus de la tête. On ne sait pas quand ça va nous tomber dessus", explique-t-elle.
En temps normal, hors période de coronavirus Covid-19, cette infirmière enchaîne les longues journées, en soins intensif. "Je ne travaille pas en réanimation : je reçois des patients qui sortent du bloc et qui ont désormais besoin d'une hospitalisation suivie, sans être instable. J'y passe mes journées et mes nuits", souligne-t-elle. Un quotidien qu'il l'amenait à travailler plusieurs jours d’affilés, avec des horaires parfois très compliqués, peu compatibles avec l'absence de repos que pourrait engendrer la troisième vague.
"Ça pourrait nous laisser très amochées. Psychologiquement endommagées. Il faudra s'attendre à des burn-out", alerte notre infirmière qui rappelle qu'avant même la vague 3, la vie professionnelle est "très dure" et la vie personnelle "résolument impossible". "Je n'en ai tout simplement pas", explique-t-elle. "Depuis les débuts du coronavirus, j'ai très peu vu mes collègues de réa. Elles sont toujours sur le front du coup c'est dur de savoir ce qu'elles en pensent. Mais de ce que je comprends, elles partagent nos angoisses", croit-elle savoir.
Faut-il s'inquiéter des soins accordés aux patient ?
Une question, peut-être plus égoïste, se pose aussi : si les soignants sont éreintés, seront-ils en mesure de vous soigner ? Rien n'est moins sûr. "On donne toujours le maximum de nous même. La fatigue ne nous a jamais empêché de prendre en charge les patients", explique dans un première temps l'infirmière anonyme du Grand-Est. "Pour autant, il serait fou de penser qu'on est aussi efficaces dans un contexte pareil", tempère-t-elle immédiatement ensuite. Et elle d'asséner : « Sans même être altruiste, vous avez donc tout intérêt à prendre soin de nous..."
Une situation pareille aurait-elle pu être évitée ? "Je ne sais pas. Le problème semble récurent, dans presque tous les hôpitaux de France. On supprime des lits depuis des années pour répondre à une vision assez marchande de la santé. J'aurais du mal à jeter la pierre à nos dirigeants précédents et actuels cependant : qui aurait pu prévoir ?", questionne-t-elle enfin. Une seule certitude néanmoins : dans l'immédiat, "il faut plus de tout, de lits, de moyens, de gens".