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Malgré les avancées de la science, l’amputation est toujours une réalité en médecine. Parmi ses causes, on trouve aussi bien les accidents que les maladies. A lui seul, le diabète est à l’origine d’environ 8000 amputations par an, comme le relevait Sciences et Avenir en 2015. Si le patient doit suivre une rééducation à la suite de l’opération, qu’advient-il du membre en question une fois coupé ?
La réponse n’est pas simple car en réalité tout dépend de la taille du membre en question. "Quand il s’agit de doigts ou de phalanges, ou que c’est petit, on met cela directement dans la poubelle jaune", détaille pour Planet ,Olivier Hérisson, chef de clinique à l’hôpital Saint-Antoine à Paris.
Evidemment ce n’est pas la même poubelle jaune que tout un chacun utilisé à la maison pour le tri sélectif même si l’idée est semblable. Ce container est prévu pour accueillir ce qu’appelle communément les services, les DASRI : déchets d’activité de soins à risques infections et assimilés. Outre des déchets anatomiques humains, on trouve dans cette catégorie tous les déchets qui présentent un risque infectieux de par leurs nature, quantité ou métabolisme ou parce qu’ils contiennent des microorganismes. Tout ce qui est de l’ordre des produits coupants et des liquides entrent également dans le cadre des DASRI.
Les textes législatifs sont clairs et strictes. Certains peuvent être désinfectés par le biais d’un traitement mais les appareils qui prennent part à ce processus doivent être agréés avant même leur mise sur le marché. Les autres sont incinérés selon des procédures bien précises. L’établissement peut choisir de transporter lui-même les déchets ou de faire appel à un prestataire extérieur qui transportera les containers jusqu’au lieu d’incinération.
Autre taille, autre voie
Dans les cas d’amputations importantes, le procédé n’est pas exactement le même. "Quand nous procédons à une amputation importante, nous plaçons ces membres dans des boîtes en bois spéciales. Elles partent directement en incinération à la morgue de l’établissement hospitalier", détaille Olivier Hérisson.
Certains hôpitaux ne disposent cependant pas d’incinérateurs. Dans ces cas-là, une procédure semblable à celle des DASRI se met en place, comme le prévoit l’article 10 de l’arrêté du 7 septembre 1999 relatif au contrôle des filières d'élimination des déchets d'activités de soins à risques infectieux et assimilés et des pièces anatomiques. Sauf que les pièces anatomiques conséquentes doivent faire l’objet d’une identification assurant l’anonymat du patient. Qu’il s’agisse du transporteur ou du crématorium, ils doivent consigner toutes les dates afférentes sur un bordereau qui est en fin de chaîne remis à l'établissement hospitalier.
Dans ce cheminement, il faut aussi prendre en compte les délais. Sous couvert d’anonymat, une ancienne infirmière nous a confiés que certains déchets anatomiques pouvaient rester parfois jusqu’à six mois dans les frigos. Enfin, malgré toute la volonté et l’attachement du patient, il n’est pas possible aujourd’hui de demander à récupérer son membre.