Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
C'est un mystère qui entoure la Bourgogne Franche-Comté. Depuis le 1er mai, la région est entièrement classée en rouge sur la carte du déconfinement, signifiant que la circulation du coronavirus Covid-19 y est importante et que les capacités en réanimation sont faibles, indique France 3-Régions.
Ce qui n'a pas empêché de nombreuses régions de repasser au vert depuis une dizaine de jours, mais celle-ci s'évertue à rester dans le rouge. C'est encore le cas après la dernière actualisation datée au 14 mai 2020. Pendant longtemps, le critère qui empêchait la région de passer au vert était la saturation des services de réanimation.
Le 7 avril 2020, 295 patients étaient accueillis en réanimation alors que les places disponibles en temps normal s'élèvent au nombre de 200. Ce fut le pic épidémique pour la Bourgogne Franche-Comté qui a dû organiser d'importants redéploiements de moyens pour sortir la tête de l'eau. Malgré tout, cela fait six semaines que le nombre de patients recule progressivement. 86 personnes étaient encore admises dans ces services, ce qui correspond à un seuil inférieur aux 60%, normalement imposés pour repasser au vert. Toutefois, lors du point presse du 7 mai 2020, les 8 départements de la région sont restés dans le rouge.
Mais d'autres points sont à prendre en compte. Nommément, la potentielle saturation des urgences - les services de réanimation ne sont pas concernés - et la capacité de la région à tester sa population.
Le second et le troisième critère en cause ?
Pour rappel, un département doit se situer sous le seuil de 6% des admissions aux urgences pour être classé au vert. C'est le cas des huit localités de la Bourgogne Franche-Comté depuis la semaine du 4 mai 2020, à en croire les chiffres fournis par Santé Publique France.
Par ailleurs, le 11 mai 2020, le ministre de la Santé Olivier Véran indiquait que les capacités de tests dépassaient 100% des besoins dans tous les départements du pays. Pourquoi donc alors la Bourgogne Franche-Comté reste dans le rouge ? Pierre Pribile, le directeur de l'Agence régionale de Santé (ARS) en Bourgogne Franche-Comté pense que ce n'est qu'une question de jours.
Un début d'explication ?
"L'indicateur qui faisait basculer notre région dans la zone rouge était le taux d'occupation des places de réanimation", explique le directeur de l'ARS de Bourgogne Franche-Comté. "Depuis maintenant plus d'une semaine, cet indicateur est repassé dans le vert, on attend donc une réactualisation de la carte qui restitue cette nouvelle situation".
Il tente également d'expliquer le retard d'actualisation en déclarant que la carte "est destinée à éclairer les mesures qui sont prises au début du mois de juin, donc on a encore le temps, mais elle sera probablement actualisée dans les jours ou les semaines qui viennent". Ce délai n'est pas du goût de tous, de nombreux responsables politiques estiment que l'attente est très longue.
Des élus s'insurgent
En effet, ces derniers estiment que cela empêche la réouverture des parcs, collèges, et contribue donc à faire souffrir davantage le secteur du tourisme. Des élus de la Nièvre ont appelé à classer leur département en vert où l'épidémie a été beaucoup moins présente, informe France 3. Une demande rejetée en raison de la prise en charge régionale des patients.
"La Nièvre toujours dans le rouge, on se fout de nous ?!", s'énerve cependant le sénateur local, Patrice Joly. "Nous étions encore plein d'espoir dans les propos de l'Agence Régionale de Santé (ARS) indiquant que le classement dans le vert de la Nièvre était une question de jours", poursuit-il. Une déception pour lui comme pour de nombreux autres élus qui attendent toujours une actualisation ou une explication.