Bruno Rejony avait 52 ans et était cheminot à la SNCF. Le soir du 24 décembre, il s'est suicidé en se jetant du TGV qu'il conduisait, créant une immense pagaille sur le réseau et privant des milliers de...
Des photos, de tendres anecdotes et les souvenirs d’une jeunesse passée. Il y a soixante ans, la France vivait dans une sorte d’euphorie qui n’a plus jamais été la même par la suite. Le plein-emploi n’était pas qu’une théorie, une insouciance rafraîchissante se lisait sur le visage des adolescents, la société de consommation s’implantait en France et la croissance économique n’avait jamais été aussi florissante.
Années 50 à 70 : l'étonnant succès d'un groupe Facebook
Jean d’Audignac est enfant dans les années 1960, adolescent dans les années 1970 et jeune adulte dans les années 1980. Il a donc bien connu les 30 Glorieuses, auxquelles il a consacré un groupe sur Facebook. Baptisée "Les trente glorieuses années 50 60 70", cette page regroupe désormais 60 000 membres et affiche tout de suite la couleur avec une caricature des Tontons Flingueurs (film de Georges Lautner sorti en 1963) comme photo d’illustration. "Je ne suis pas un vieux nostalgique, mais j’ai quand même cette nostalgie d’une époque révolue", raconte-t-il à Planet, précisant avoir pensé à créer ce groupe après avoir vu la même chose chez nos voisins anglais.
Six ans plus tard, Jean D’Audignac n’avait pas envisagé "que ça prenne une telle ampleur". Administrateur, il bénéficie désormais de l’aide de deux modérateurs pour valider bénévolement les contributions des membres et les nouveaux abonnements. Aujourd’hui, il passe "une à deux heures par jour" à lire, valider ou non les propositions de ces nostalgiques de leur jeunesse, qui doivent tout de même respecter un ensemble de règles. La première, et sans doute la plus importante, nous est résumée ainsi par le fondateur du groupe : "La publication doit concerner exclusivement la période allant du 1er janvier 1950 au 31 décembre 1979. Historiquement ce ne sont pas les 30 Glorieuses, mais la fin des années 1970 est intéressante, car il y a quand même un petit changement de cap dans la société". Orthographe, bienséance, courtoisie… Chaque membre s’engage à respecter les principes de base du groupe. Comment expliquer un tel succès ?
Années 50 à 70 : "On regrette une ambiance qui n'est plus là"
La nostalgie est palpable dans ce groupe où défilent les photos souvenirs. Jean d’Audignac l’explique "par le climat actuel", ayant remarqué une forte hausse des abonnements depuis le début de la pandémie. "Il y a eu l’effet Covid, la dépression chez les uns, chez les autres, le fait de s’enfermer, de s’ennuyer chez soi… On s’est certainement rappelé cette époque", confie le sexagénaire, ajoutant que "les années qui viennent font peur quand même, pour chacun d’entre nous".
L’époque à laquelle il a dédié ce groupe n’était bien sûr pas heureuse pour tout le monde, mais il trouve de nombreuses raisons d’en être nostalgique en regardant la société actuelle : "Je suis aussi nostalgique de la télévision de ces années-là, qui était plus créative, qui essayait de tirer les gens vers le haut intellectuellement, c’était bon enfant !". Aujourd’hui, pointant du doigt les émissions de télé-réalité, il trouve que "la vie par procuration est d’une tristesse et d’une indigence totale". "Les gens sont comme moi, ils regrettent une ambiance qui n’est plus là", conclut Jean d’Audignac. Pour rejoindre les 60 000 membres de ce groupe, quels sont les souvenirs à privilégier ?
Années 50 à 70 : "On vivait bien, on vivait heureux dans l'ensemble"
Ce n’est pas parce qu’on est nostalgique des années 1950 à 1970 qu’on aime forcément tout ce qui a été fait durant cette période. Jean D’Audignac explique que les membres du groupe ont plutôt un attrait pour "les objets anciens, les voitures anciennes, la mode et les chanteurs des années 1960". Lorsqu’on jette un coup œil aux dernières publications, on peut voir des photos de petites filles modèles, d’acteurs qui ont marqué leur génération, d’appareils électroménagers qui paraissent aujourd’hui bien désuets ou de jouets anciens… Les souvenirs communs sont nombreux.
Pour le fondateur du groupe, cette nostalgie est "liée à l’âge mais aussi à ce socle commun parce que, dans l’histoire de l’humanité, les 30 Glorieuses ont été le seul moment où il y a eu cette envie de liberté, ces espoirs dans le futur. On vivait bien, on vivait heureux dans l’ensemble, on aspirait à l’amour, à la bienveillance". Si cette époque vous manque aussi, vous savez ce qu'il vous reste à faire.