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Décédé jeudi après avoir été violemment frappé par un groupe de skinheads mercredi après-midi dans le quartier de la gare Saint-Lazare, Clément Méric était un jeune étudiant de 18 ans, connu pour son engagement militant anti-fasciste. « Clément n'était pas un bagarreur. Il venait de se relever d'une leucémie, c'est bien la preuve que ce n'était pas un foudre de guerre » a confié l’un de ses camarades. Sa mort a suscité émotion, effroi et indignation, et les enquêteurs tentent de faire la lumière sur ce qui s’est vraiment passé. Pour l’heure, sept personnes ont été interpelées, certaines seraient proches du groupuscule des Jeunesses nationalistes révolutionnaires. L’un d’eux, Esteban M., âgé de 20 ans, soupçonné d’avoir porté le coup mortel, serait déjà connu des services de renseignements.
Qui est à l'origine de la bagarre ?
L’enquête de la police doit permettre de déterminer quelles ont été les raisons exactes de la bagarre qui a éclaté entre les deux groupes de jeunes. Les policiers tentent également de vérifier si un coup de poing américain a été utilisé pour frapper Clément Méric au visage, comme l’ont rapporté plusieurs témoins. Des témoins qui divergent d’ailleurs sur le déroulement exact des faits. Les deux groupes se sont croisés à une vente privée de vêtements. Les premiers témoignages rapportaient jusqu’ici que les deux groupes s’étaient reconnus, et que des invectives avaient été lancées. Une fois dehors, le ton serait monté et c’est alors que le jeune militant d’extrême-gauche a reçu un coup de poing en pleine tête.
« Il est tout maigrichon et il nous provoque »
Mais selon un autre témoin de la scène, la provocation serait venue des militants anti-fascistes. « J'étais à la caisse et j'ai vu un petit jeune provoquer un petit peu un autre qui ressemblait à un skinhead » a confié l’homme à BFM TV, indiquant que l’un des skinheads, au vu des gestes qu’il faisait avec ses bras, avait l’air de vouloir calmer les choses. « Il avait l'air de lui dire « tranquille, tranquille on est là pour faire shopping » » a-t-il expliqué. Le témoin rapporte aussi qu’un autre skinhead a montré son petit doigt comme pour signifier « il est tout maigrichon et il nous provoque ». L’homme confirme lui aussi qu’une femme se trouvait dans le groupe des agresseurs. « Il y avait une fille aux cheveux noirs assez longs. Ils étaient là au téléphone comme s'ils essayaient de rameuter d'autres personnes. On sentait qu'il y avait une tension » a-t-il ajouté. « Au bout d'un moment j'ai vu tout le monde sortir et, je pense que c'est à ce moment-là que le petit jeune a été agressé ».