De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
"Vade retro Satana !" Cette injonction, souvent utilisée à tort et à travers de nos jours, a en réalité une signification bien particulière, "Arrière Satan !" et un but bien précis : exorciser le démon.
Depuis le film L’Exorciste, de William Friedkin en 1973, cette pratique est souvent assimilée à une légende urbaine existant seulement au cinéma. Et pourtant. Chaque année en France, des centaines de personnes se font exorciser par des prêtres.
Le père Joseph De Almeida, prêtre exorciste au sein du diocèse de Lyon depuis 2014, s’est confié à Planet.fr sur sa vocation particulière. L’exorcisme, loin de n’être qu’un ancien rite moyenâgeux, existe bel et bien et a toujours sa place dans la société d’aujourd’hui.
En France, chaque diocèse a son ou ses prêtres exorcistes. Si celui de Lyon en compte trois "c’est parce que nous avons beaucoup de demandes d’exorcisme", explique le père Joseph De Almeida. En effet, près de 300 personnes sollicitent les compétences du prêtre chaque année.
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Mais qu’est-ce qu’un exorcisme ?
Le but de ce genre de pratique est d’expulser une présence malsaine, le mal, Satan, du corps d’une personne. "C’est une prière faite à partir d’un rituel, remis par l’évêque à celui (ou ceux) qu’il a désigné comme prêtre exorciste du diocèse. Ce rituel existe pour trois 'problématiques' : l’infestation, l’obsession et la possession.", précise le prêtre.
L’infestation correspond à un mal être physique, des maux du corps inexpliqués par la médecine. L’obsession est le fait d’avoir des pensées fixes, récurrentes de haine, de violence ou très déplacées, qui en général surviennent d’un coup, sans raison. Enfin, la possession, comme son nom l’indique, est la possession d’un corps par le démon.
Cela dit, pas de panique. Ce n’est pas parce que vous avez soudainement mal au ventre ou que vous détestez votre belle-mère que vous servez d’hôte à Satan. Pas encore.
Et si j’étais possédé ?
La possession se reconnaît de plusieurs façons. "Cela se caractérise par des phénomènes corporels anormaux, des changements dans l’attitude, la façon de penser, une force physique décuplée remarquable, l’envie de profaner des choses saintes, les blasphèmes, la haine et la soudaine connaissance de langues étrangères ou inconnues", explique le père. Toutefois, il est rare que toutes les caractéristiques soient réunies.
D’autres indices peuvent mettre la puce à l’oreille d’après l’exorciste : "Les gens possédés ont beaucoup de mal à aller à l’église. Ou alors ils y vont et ressentent un besoin impérieux de sortir. Ils peuvent essayer de réciter les prières mais vont vite s’arrêter car la pression est trop forte. Enfin, le contact avec l’eau bénite leur cause d’incroyables sensations de brûlure".
Finalement, "les exorcismes au cinéma ne sont pas loin de la réalité. Il s’en inspire d’ailleurs. Par exemple, il est vrai que la personne en train d’être exorcisée peut bouger, s’exciter, sa voix peut changer du tout au tout. Sa force est décuplée de façon phénoménale et effectivement, il arrive que la personne vomisse ou rejette d’autres liquides".
Renouvellement du baptême et litanies
Pour que le démon sorte du corps d’un possédé, le prêtre exorciste a donc recours à un rituel bien particulier (et gratuit) en deux phases. La première partie consiste au renouvellement du baptême, "car s’il y a possession, c’est qu’il y a eu une sorte de coupure ou d’éloignement de la voie sainte. Il faut donc refaire un baptême", précise-t-il.
Ensuite, on poursuit avec le rituel et des litanies pour chasser la présence impure. Lors de l’opération, il est souvent nécessaire de découvrir le nom du démon pour le révoquer. Par ailleurs, une seule "séance" est rarement satisfaisante pour arriver à l’éradication totale du Malin.
De plus en plus de musulmans exorcisés
D’après le prêtre, la possession peut toucher tout le monde, les croyants comme les non croyants, les riches, les modestes et à tous âges. "Ces gens ont permis, d’une façon ou d’une autre, qu’il y ait une brèche. Ils ont, à un moment donné, décidé d’être tentés. Que ce soit après un évènement grave, psychologique, une dépression… Parfois c’est en voulant invoquer les esprits ou en allant voir un voyant, un marabout".
Les chrétiens ne sont pas les seuls à solliciter les services des prêtres exorcistes chrétiens, note le père Joseph : "Il y a un peu toutes les religions, les juifs mais surtout des musulmans, de plus en plus".
Et lorsqu’on lui demande s’il lui arrive d’avoir peur lors de ces rituels, le prêtre répond : "Je n’ai pas peur, mais je peux parfois avoir une certaine appréhension. Il faut savoir être à une distance respectable si l’on ne veut pas se prendre un coup de poing." Etre prêtre exorciste n’est décidément pas une profession de tout repos.