De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Ce samedi 6 février, la campagne de vaccination s’accélère en France. Après un important retard de livraison, les premières doses du vaccin d’AstraZeneca, approuvé vendredi 29 janvier par l’Agence européenne des médicaments et la Haute Autorité de santé (HAS) en France, commence à être administrées. Le laboratoire suédo-britannique, dont le produit pour lutter contre la covid-19 est le troisième à être autorisé en Europe, a assuré pouvoir livrer 2,5 millions de doses à la France, d’ici la fin février. 465 000 premières doses arriveront la semaine prochaine, et 700 000 autres la semaine suivante. Au total, une livraison de 10 millions de doses est attendue d’ici à la fin avril, rapporte Ouest France.
Ainsi, si, d’après les données du ministère de la Santé, on additionne les doses des trois vaccins autorisés dans l’Hexagone (Pfizer, Moderna et AstraZeneca), 16 millions de doses doivent arriver d’ici fin mars. Cela devrait donc permettre de vacciner 8 millions de Français.
Reste à savoir qui pourra recevoir le vaccin AstraZeneca.
Priorité au personnel soignant et médico-social
Ce troisième vaccin sera prioritairement administré au personnel soignant et médico-social, quel que soit l’âge et le lieu d’exercice. "Ça a été incompréhensible pour les soignants de ne pas avoir bénéficié de ces vaccins alors qu’ils sont les premiers exposés et aussi potentiellement premiers exposants, des collègues, des familles, et des patients", a indiqué à franceinfo Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Tenon.
Les Français de 50 à 65 ans pourront aussi en bénéficier, à commencer par ceux étant considérés comme les plus à risque (facteurs de comorbidité ou risques de développer des formes sévères du coronavirus).
Qu’en est-il pour les Français plus âgés ?
L’Europe en attente de nouvelles données
D’un côté, l'AEM a récemment validé ce vaccin pour les personnes de plus de 55 ans, expliquant qu'"une protection est attendue, étant donné qu'une réponse immunitaire est vue dans ce groupe d'âge et sur la base des expériences avec les autres vaccins". De l'autre, certains pays européens attendent de nouvelles données avant de se prononcer.
L'Italie recommande par exemple "un usage préférentiel du vaccin AstraZeneca, en attendant plus de données, pour les sujets âgés de 18 à 55 ans", précise Le Journal du dimanche. L'Allemagne, a d’ailleurs décidé de ne pas l'administrer aux personnes de plus de 65 ans et il pourrait donc servir en priorité aux plus jeunes.
Et en France ?
Une grande partie des retraités n’en profiteront pas
La France attendait le retour de la Haute autorité de santé pour se prononcer. S’il va contribuer à l’accélération de la campagne en France, le vaccin du laboratoire suédo-britannique AstraZneca ne devrait être injecté qu’aux Français de moins de 65 ans.
Le verdict est tombé ce mardi 2 février. Après concertation, la Haute autorité de santé a décidé de ne pas le recommander aux plus de 65 ans. Comme le rapporte Le Monde, elle estime qu'"il manque des données pour les personnes âgées de plus de 65 ans dans les essais de phase 3", effectués par l’université d’Oxford et la firme pharmaceutique anglo-suédoise.
Le gouvernement avait déjà fait pas de ses doutes : "Ce que je peux vous dire officiellement, c’est que les premiers retours que nous avons ne sont pas encourageants pour les plus de 60-65 ans sur l’AstraZeneca", avait indiqué Emmanuel Macron fin janvier.
D'après les informations des Echos, "ce vaccin devrait (donc) être fléché vers les moins de 65 ans, prioritairement les soignants et les patients avec des comorbidités". Une décision qui fait "consensus" au sein de la HAS, "vu la rareté des données cliniques sur les tranches d'âges plus élevées", ajoute le quotidien économique.
Qui pourra l'administrer ?
Vaccin AstraZeneca : plus facile à stocker et beaucoup moins cher
Moins efficace que ses concurrents (entre 60 et 70% contre 90% en moyenne pour Pfizer et Moderna), selon l'Agence européenne du médicament, ce vaccin Oxford-AstraZeneca est toutefois plus facile à stocker. Il se conserve, en effet, dans un réfrigérateur et pourrait permettre aux médecins et pharmaciens d’aussi participer à la campagne de vaccination, sur décision de la HAS.
Le vaccin AstraZeneca se distingue également par son coût faible. Prix d’une dose ? 1,78 € seulement contre 14,70 € pour le vaccin Moderna et 12 € pour le vaccin Pfizer. Soit 10 à 14 fois moins cher !