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Ce lundi débute le procès aux assises de Grenoble (Isère) de celle qui est désormais surnommée la "veuve noire de l’Isère", Manuela Gonzalez. Cette dernière y est jugée pour l’assassinat de son mari en 2008. Un assassinat qui rappelle l’intoxication de quatre autres de ses compagnons, dont deux ont péri de mort violente.
Le corps calciné de Daniel Cano, l’époux de Manuela Gonzalez, avait été retrouvé à l’arrière de son véhicule incendiée, non loin de son domicile de Villard-Bonnot. La macabre découverte avait eu lieu le vendredi 31 octobre 2008, aux alentours de 8 heures du matin. Les analyses toxicologiques avaient révélées la présence inquiétante de trois somnifères différents dans le sang du défunt. L’enquête a, en outre, mis rapidement en lumière les tensions qui existaient au sein du couple. En effet, ces derniers étaient adeptes des jeux d’argent ce qui générait des conflits.
Une passion pour les jeux d’argent
En mai 2008 Manuela Gonzalez avait contracté un prêt de 165 000 euros, garanti par l’hypothèque de la maison familiale. Le fils de la victime, qui est aujourd’hui partie civile, affirme que son père n’était pas au courant de l’opération et que la découverte du prêt avait suscité de fortes tensions entre les deux époux. Suite au décès de Daniel Cano, les échéances avaient été prises en charges par l’assurance décès du défunt. Les enquêteurs avaient alors été troublés d'apprendre que, peu de temps avant l’assassinat, un incendie avait mystérieusement été déclenché dans la chambre à coucher pendant que le mari y dormait seul.
Le passé troublant de Manuela Gonzalez
Au-delà de ces deux faits étranges, c’est surtout la vie de Manuela Gonzalez qui va alourdir les soupçons des enquêteurs. En effet, en fouillant le passé de la veuve, ceux-ci découvrent que quatre de ses précédents compagnons avaient été victimes d’intoxications suspectes. Ainsi, en 1983, son premier mari est hospitalisé pendant 3 mois pour avoir absorbé une forte dose d’anxiolytiques. En 1984, c’est son amant bijoutier qui s'est retrouvé dans le coma. Manuela Gonzalez avait alors versé dans son thé des dérivés morphiques. Elle a avoué avoir eu l’intention de lui voler un chèque de 80 000 francs. Elle a finalement écopé de deux ans de prison avec sursis. L’hécatombe a continué en 1989 : son mari d'alors meurt asphyxié par les gaz d’échappement de sa voiture, dans son propre garage. L’enquête a conclu au suicide. Enfin en 1991, son nouveau conjoint meurt asphyxié dans un cagibi, après l’incendie de l’appartement. Elle a bénéficié d’un non-lieu.
Manuela Gonzalez ne sera jugée dans ce procès que pour l’assassinat de Daniel Caro. En effet, les autres faits sont prescrits ou ont déjà été jugés. L’avocat de la "veuve noire" entend plaider l’acquittement de sa cliente qui est pourtant d’ores et déjà placée en détention provisoire depuis mars 2010. L’ancienne monitrice d’auto-école de 53 ans encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict devrait être rendu vendredi.
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