Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
La pilule a du mal à passer pour les hôteliers de Châteauroux dans l’Indre. La ville, qui accueillera les épreuves de tir l’été prochain pour les Jeux Olympiques, se retrouve avec plusieurs milliers de chambres d’hôtels sur les bras. La raison ? Le comité d’organisation des JO (le COJO) a récemment annulé, plusieurs milliers de chambres d’hôtels réservées.. Et a ucune indemnisation n'est prévue par la COJO.
Une annonce qui ne passe pas
Sur BFMTV, Régis Tellier, gérant d’un des hôtels dans le secteur, évoque que “le comité olympique m’a tout simplement dit que les besoins ont été moins importants que prévu”. Ce sont jusqu’à 90% des réservations souhaitées par le COJOqui ont été supprimées d’un claquement de doigts, par l’intermédiaire d’un simple mail envoyé à la mi-décembre aux principaux concernés.
Une date minutieusement choisie. En effet, dans la convention signée entre les deux partis, des ajustements sur la réservation des chambres d’hôtels pouvaient être prononcés sans frais jusqu’à mi-décembre, nous rapporte nos confrères du Figaro.
La présidente de la branche département de l’Umih (syndical patronal de l’hôtellerie), dénonce “une énorme désillusion (...) on a refusé du monde pour l’été. On n’a aucune explication”. C’est en fait la manière de l’annoncer qui ne plait pas aux responsables hôteliers.
La convention signée avec le comité d'organisation des Jeux olympiques prévoit pourtant bien plusieurs rétrocessions qui permettent à des dates précises d'annuler des réservations sans compensation financière pour les hôteliers, "mais on était loin d'imaginer que sur l'ensemble de Châteauroux on ait quasiment la totalité qui sautait.",déplore Régis Tellier.
Une situation qui est loin d'être isolée.
Des travaux et du personnel engagé ... à perte
L'établissement castelroussin n’est en effet pas le seul dans ce cas, car plusieurs autres établissements ont reçu la même notification. Et ce, sans aucun avis de compensation du comité. Ce qui a davantage agacé les gérants des établissements concernés, particulièrement ceux qui ont procédé à des toilettages de leurs hôtels à des milliers d’euros, revient un article de France Info. Régis Tellier, le patron de l’établissement l'Élysée dans la même municipalité, révèle au même média que "la totalité de son hôtel réservé (650 nuitées) sur la période des Jeux olympiques, du 12 juillet au 22 août, a été annulée".
Tony Estanguet, premier responsable de Paris 2024, cité par L’Équipe,a réagi sur le sujet lors d’un point de presse : "A vec la connaissance plus précise de ces informations, on a effectivement libéré les chambres, dont nous, comité d'organisation, n'avons plus besoin. Ce qui va aussi permettre de nouvelles opportunités pour les spectateurs, les familles des athlètes, même des prestataires qui travaillent sur l'organisation et qui cherchent des solutions de logements". Mais cela ne semble pas contenter les gérants des établissements qui se désolent surtout de la forme dans laquelle les annulations ont été notifiées.
Les hôteliers ont sept mois pour remplir leurs chambres
À sept mois des jeux, le comité explique avoir relâché au total 492 chambres soit, selon nos calculs environs 28 700 nuitées " dont on estime qu'elles pourront être réservées d'ici le début des compétitions", argue le courriel rapporte un article de France Info.
Un temps normalement suffisant pour trouver des touristes et clients du monde entier, d’autant plus quand de nombreuses chambres sont déjà réservées dans la capitale et ses alentours. Quoiqu'il en soi, cette annonce n’est pas la seule à faire polémique.
À la fin de l’automne, c’était Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, qui a provoqué de nombreux mécontentements à quelques mois de l'allumage de la flamme olympique.