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D’un côté, l’Europe subissant les flux ininterrompus de bateaux remplis de migrants africains, et perdue quant aux mesures de rétorsion à prendre. De l’autre, l’Australie, qui a enregistré depuis le début de l’année une seule arrivée illégale sur son sol, sans déplorer de morts à ses frontières. Comment expliquer ce grand écart ?
Depuis deux ans, le gouvernement australien, sous l’impulsion de son ministre libéral, Tony Abbott, mène une politique d’immigration dissuasive. L’opération "Frontières souveraines", interdit en effet l’accès sur ses eaux territoriales aux bateaux de migrants, venant principalement des pays asiatiques, et dans une moindre mesure d’Iran, Irak et Afghanistan.
Des camps de rétention
La mise en œuvre se déroule en deux temps : les navires australiens interceptent les bateaux de fortune et les renvoient vers leur point de transit, souvent l’Indonésie. Les demandeurs d’asile sont également placés dans des camps de rétention sur l'île de Manus, en Papouasie-Nouvelle Guinée ou sur l'île de Nauru, dans l'océan Pacifique. Ensuite, même si la demande d’asile pour ces migrants est jugée recevable par l’administration australienne, ceux-ci ne sont pas autorisés à s’installer en Australie. Le migrant a alors trois options : retourner dans son pays, aller dans un camp de rétention sur l’une des îles suscitées, ou aller au Cambodge avec qui l’Australie a signé un accord (moyennant 40 millions de dollars tout de même).
Pour décourager un peu plus les migrants de rejoindre l’île, le gouvernement a mis en place une série d’affiches où l’on voit au-dessus d’une mer agitée l’inscription : "Hors de question, vous vous ne serez pas chez vous en Australie".
L’ONU condamne cette politique migratoire
"Il est urgent que les Européens adoptent une politique très ferme qui puisse mettre fin au trafic d'êtres humains en Méditerranée", a déclaré le Premier ministre australien, Tony Abott, pour qui "le seul moyen d’empêcher ces tragédies et de mettre fin (à l’arrivée) des bateaux." Celui se fait fort de vanter sa politique en rappelant que sous le précédent gouvernement de gauche, les arrivées étaient quasi quotidiennes et 1 200 réfugiés avaient péri en mer.
Mais cette opération "Frontière souveraines" provoquent aussi des critiques. De la part des défenseurs des droits de l’Homme, par exemple Amnesty International, qui estiment que l’Australie s’est déchargée sur d’autres pays du "fardeau" des migrants. L’ONU a également réprimandé Canberra (capitale) en lui rappelant ses obligations de signataire de la Convention sur les réfugiés de 1951 qui indique que les migrants ont le droit de demander asile.
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De fait, l’application de cette politique migratoire ne pourrait pas, en l’état, être possible en Europe à cause des traités internationaux et de l’UE qui n’accepte pas la fermeture totale des frontières. De plus, aucun pays européens, à l’image de la Papouasie ou du Cambodge, n’accepterait de signer un accord pour accueillir et garder chez soi des migrants venus de son voisin.
Une politique qui coûte plusieurs millions
En plus de l’argent donné au Cambodge, l’Australie doit débourser de nombreux millions pour s’assurer de la bonne mise en œuvre de l’opération "Frontière souveraines".
Ainsi, comme l’indique Le Monde, en se basant sur plusieurs sources, les frais occasionnés pour la surveillance et la protection des frontières australiennes seraient compris entre 260 et 340 millions de dollars (chiffres de 2013-2014). A cela il faut ajouter la campagne de communication, environ 20 millions de dollars, et divers coûts que l’Australie prend en charge pour le déplacement et l’accueil de ces migrants.
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