Ils ont tout perdu : comment cet escroc a charmé et ruiné ses victimes

Escroc charmeur : "lorsqu’on le rencontre, on est séduit"

Confiance donnée et perdue. Ils sont beaucoup à être tombés dans le panneau. Et si ces personnes ont souffert, c’est, selon eux, à cause de Nordine Addi. En décembre 2017, l’affaire avait fait parler d’elle dans le bassin annécien (Haute-Savoie). Ces 31 mai et 1er juin 2018, l’escroc a comparu devant le tribunal correctionnel d’Annecy.

"J’ai perdu le fruit de toute une vie de travail", explique Laurence Salomon, cuisinière et naturopathes au Dauphiné Libéré. C’est elle qui a tiré la sonnette d’alarme la première. A l’époque, elle avait accusé Nordine Addi d’escroquerie et avait levé le voile sur la réelle personnalité de l’escroc, "afin qu’il ne puisse plus continuer à briser des vies." Il avait été par la suite mis en examen pour escroquerie, abus de faiblesse, abus de biens sociaux, faux et usage de faux, puis placé en détention provisoire en décembre 2017. Depuis, les autorités locales ont été saisies d’une seconde plainte, cette fois collective. Ils sont huit.

"Lorsqu’on le rencontre, on est séduit", témoigne Bertrand de T., ex PDG de Rossignol Technology. L’homme était à la tête d’une entreprise qui avait intégré le "très select" club des 50 entreprises françaises désignés "champions cachés du XXI siècle". Elle était valorisée à 6,5 millions d’euros. Pourtant, quelques mois plus tard, il est débarqué par son conseil d’administration, et ce, malgré ses 69% de parts comme l’avait révélé Le Dauphiné Libéré en 2017.

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Une autre victime raconte elle aussi son histoire : "Au début, il faisait tout pour vous séduire, il savait faire vibrer la corde sensible : le manque d’affection pour l’une, l’ambition pour l’autre, les problèmes d’argent… Il vous faisait beaucoup parler et se fabriquait un personnage qui collait parfaitement à ce que vous attendiez."

Toutes ces histoires ont un point commun central : les victimes disposaient toutes soit de quelques liquidités, soit de la propriété d’un bien. Comme le souligne le journal savoyard, bons nombre d’entre elles avaient une affinité certaine avec la religion et avaient besoin de croire en un "ami providentiel".

Nordine Addi a comparu hier et aujourd’hui devant le tribunal correctionnel d’Annecy. L’homme nie tout et se définit comme un "business angel" brillant et incompris. Il avait déjà été visé pour des affaires similaires en Suisse et au Canada. Sa femme a également été mise en examen pour complicité d’escroquerie, abus de faiblesse et blanchiment. Quant à Nordine Addi, lui a été mis en examen pour escroquerie, abus de faiblesse, abus de biens sociaux, faux et usage de faux. Affaire à suivre.

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