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Annie Métais : accusée du meurtre de son époux elle comparaît dans les Bouches-du-Rhône
Annie Métais, née Slama, a 61 ans. Il y a 8 ans maintenant, elle a brutalement tué son mari. Les médecins légistes n’ont pas su déterminer si elle avait étouffé de ses mains son époux où si elle l’a tué en scotchant son visage. Son corps avait été retrouvé en octobre 2010, dérivant dans les calanques de Marseille. D’après les informations d’Europe 1, il avait le visage "enrubanné comme une momie par du ruban adhésif marron, les mains enchaînées et le corps lesté par une ancre d’une vingtaine de kilos".
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Mais comment cette psychologue clinicienne en est-elle arrivée là ? Elle a pourtant vécu plusieurs années en compagnie de Jacques Métais et eu deux fils avec lui, qui se sont tous deux composés partie civile et qui la soutiennent. Elle a d’abord été mise en examen pour "assassinat", mais comme le souligne La Provence, le juge d’instruction a finalement abandonné la prémédition. Toutefois, il a retenu l’intention de tuer : Annie Métais comparait donc pour "meurtre sur conjoint" devant les assises des Bouches-du-Rhône. A l’issue de la procédure, qui a été ouverte ce mardi 22 mai, elle pourrait écoper d’une peine de prison à perpétuité.
De son côté, elle dément toute intention de donner la mort. Elle se serait approchée, fébrile, à la barre raconte le quotidien régional marseillais. Après avoir regretté "les insultes essuyées", elle aurait invité le président à lui éviter cette humiliation supplémentaire". Puis elle aurait lâché d’une traite, la voix assurée : "Ce qui est arrivé, c’est un accident. Un accident qui me détruit, me heurte. J’étais ravagée." Elle plaide les coups mortels lors d’une dispute, avant d’assurer qu’elle a toujours tenté d’aider son mari bipolaire. "Je l’ai toujours défendu et soutenu. Quand on s’est séparé, c’était pour qu’il se soigne. Je ne pourrais jamais dire du mal de Jacques", poursuit-elle.
Annie Métais : comment elle a tué son ancien compagnon, Jacques Métais
Le drame a eu lieu dans la nuit du 25 au 26 septembre 2010. A cette époque, le couple est séparé depuis 5 ans, mais Jacques et Annie continuaient de se voir régulièrement et s’appelaient tous les jours. "Il est mort de mes mains, mais dire que je l’ai tué, c’est dur à dire", explique l’accusée que nos confrères d’Europe 1 ont trouvé "accablée". A en croire son argumentaire, elle n’aurait pas eu le choix : elle se présente comme une femme victime d’un mari bipolaire, parfois violent lors de ses phases maniaques. Ils étaient tous les deux dans le cockpit de son catamaran quand son époux aurait été pris d’une nouvelle crise, provoquée par l’alcool. Il l’aurait alors insultée, puis attrapée à la gorge parce qu’elle refusait la faveur sexuelle qu’il réclamait. Devant les jurés, elle dit s’être "retrouvée confrontée exactement aux mêmes horreurs que quelques années auparavant", et elle reconnait avoir été "débordée par différentes émotions, la révolte, le ras-le-bol".
D’après la radio, le couple aurait chuté. Une fois au sol, la psychologue aurait pris l’ascendant. Du genou, elle écrase la cage thoracique de son ancien époux, qui la tient encore à la gorge. Alors, Annie Métais aurait apposé ses mains sur le visage de son agresseur présumé jusqu’à ce qu’il la lâche. C’est là qu’elle réalise qu’il ne respire plus. "Terrorisée", elle lui aurait aussitôt collé des bandelettes de scotch sur le visage. Elle leste ensuite le corps, comme le confirment les experts, d’une ancre avant de le jeter à la mer. Le courant le ramène vers les Calanques de Marseille où il sera repêché en octobre.
Annie Métais : démêler le vrai du faux
Dans ce procès, Annie Métais peut compter sur le soutien de ses trois fils, qui se sont composés partie civile. Au terme de la première audience, il se seraient jetés dans ses bras sous les yeux de la cours, rapporte La Provence. Toutefois, les filles de Jacques Métais portent un regard moins conciliant sur la sexagénaire.
En pratique, le vrai du faux est difficile à démeler. "Un catamaran c’est vraiment un hus clos. Le temps que l’on découvre le corps, la capitainerie avait écrasé les images de la vidéosurveillance. Donc, est-ce que Annie Métais nous a dit la vérité ou pas…. Imposible à dire. Mais si on ne veut plus voir le visage, comme elle le prétend, un sac suffit. Pas la peine de metre deux couches de ruban adhésif", assène le directeur d’enquête. Par ailleurs, la psychologue disposait de tous les codes bancaires de son ancien époux et n’aurait manifestement pas hésité à s’en servir. "Mme Métais avait tous les codes et pouvait avoir accès à 3 700 euros tous les mois. Alors le temps qu’on découvre le corps… Il y avait un aspect financier certains", estime l’enquêteur. Le corps n’a été retrouvé qu’au bout de 8 mois. Pour Me Cabannes, qui représente les filles de Jacques Métais, c’est d’ailleurs un élément important. "Elle l’a tué sans faire exprès mais elle ne maque pas d’utiliser la carte bancaire de la victime dès le lendemain matin", raille-t-il. En guise de défense, Me Lantelme insiste sur l’absence de préparation de l’accusée. "Elle a pris beaucoup de précautions ou elle a laissé des traces ?", s’enquit-il. "La réponse est compliquée. Si le plan avait fonctionné, les précautions étaient suffisantes", estime de son côté l’enquêteur.