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Un château de cartes prêt à s’effondrer ? Cédric Jubillar a été mis en examen le 18 juin dernier pour "homicide volontaire sur conjoint" et placé en détention provisoire. Sa demande de remise en liberté, déposée par ses avocats, a été rejetée par la justice, qui a souligné l’existence d’indices "graves et concordants qui permettent de penser que Cédric Jubillar est impliqué dans le meurtre de sa femme".
Des "cris de peur" en provenance de la maison des Jubillar ?
Depuis plusieurs semaines, ses trois avocats dénoncent le fondement de ces différents éléments, présentés comme des preuves par le procureur de la République de Toulouse au mois de juin. Le sens dans lequel la voiture était garée, la machine à laver qui tourne en pleine nuit… Maître Jean-Baptiste Alary, qui conseille le trentenaire depuis le début de l’affaire, a démonté un à un ces arguments, donnant une autre explication à chaque fois. Aujourd’hui, il regrette une enquête centrée uniquement sur son client et qui n’aurait pas écarté "sérieusement" les autres pistes possibles.
Parmi les indices relevés par les enquêteurs la nuit du 15 au 16 décembre, figurent des cris entendus par deux voisines du couple, en pleine nuit. Ces dernières auraient entendu des "cris de peur" en provenance de la maison du couple Jubillar, à 23h07 ce soir-là. On sait que la dernière preuve de vie de la disparue a été relevée à 22h58, dans un message envoyé à son amant, lui souhaitant une bonne nuit.
Pour les magistrats instructeurs, c’est donc dans ce laps de temps de neuf minutes que le drame se serait joué, car ils penchent pour une dispute qui aurait mal tourné. Une version des faits rejetée par Cédric Jubillar, qui continue de nier son implication dans la disparition de sa femme. Son avocat vient de jeter un pavé dans la mare en faisant de nouvelles révélations sur les cris entendus ce soir-là…
"Ses voisins les plus proches n'ont rien entendu"
Comment ces voisines en sont-elles venues à témoigner auprès des gendarmes ? Interrogé par nos confrères de Midi Libre, Me Jean-Baptiste Alary explique que les cris n’ont pas pu être entendus à 23h07. Ils "sont entendus par une voisine et sa faille qui, cela dit en passant, habitent à 150 mètres à vol d’oiseau des Jubillar, alors que les voisins les plus proches qui habitent à 3 mètres n’ont rien entendu".
Ces cris n’ont pas été perçus directement depuis la maison de ces deux femmes, car la voisine "dit qu’elle est sortie fumer une cigarette précisément à un moment du film qu’elle regarde". Seulement, "le film s’achève à 23h07. Donc fort commodément, ça arrangeait bien de dire que les cris étaient postérieurs au moment où Delphine se couche". Selon lui, les cris ont été entendus bien plus tôt, au moment où la disparue n’était pas seule avec son mari…
Des cris entendus plus tôt que ce qui a été dit ?
S’ils n’ont pas été perçus à 23h07, à quelle heure ces cris ont-ils été entendus par les voisines ? Selon Me Alary, "les cris entendus l’ont été plus tôt, à l’heure où Delphine Jubillar et son fils regardaient leur émission télé". "On a mis artificiellement l’horaire de ce cri à 23h07, qui est l’heure à laquelle le film s’est achevé", ajoute-t-il auprès de Midi Libre.
Cet horaire est au cœur du dossier car on ne sait pas ce qui est arrivé à Delphine Jubillar entre 22h58 – heure de son dernier message – et 4 heures du matin, lorsque Cédric Jubillar prévient la police depuis son portable. Neuf minutes qui changent tout dans une affaire qui, bientôt neuf mois après, contient toujours plus de mystères que de réponses.