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Nouvelle piste. Le coronavirus 2019-nCoV qui a causé 722 morts et contaminé plus de 34 500 personnes d’après un dernier bilan communiqué ce samedi 8 février par les autorités, pourrait aussi se transmettre par voie fécale. En effet, selon un article d’auteurs chinois publié dans le Journal of the American Medical Association, 14 patients sur 138 (soit 10%) souffraient initialement de diarrhée et de nausée. Et cela un ou deux jours avant l’arrivée de fièvre et de problèmes respiratoires, rapporte Le Monde.
La diarrhée pourrait-elle alors être une voie secondaire de transmission du virus 2019-nCoV ?
Coronavirus : la toux ne serait pas la seule cause de propagation
Les gouttelettes chargées de virus provenant de la toux d’une personne infectée étaient jusqu’ici considérées comme la voie primaire de contamination chez l’homme. Cependant, les chercheurs ayant étudié les premiers cas ont précisé s’être concentrés sur les patients avec des symptômes respiratoires. Ceux liés au système digestif ont ainsi pu être négligés.
D’ailleurs, Le premier patient américain contaminé a aussi eu des selles liquides pendant deux jours. Le virus 2019-nCoV a ensuite été repéré dans ses selles. Bien que peu fréquents, des cas similaires en Chine ont été annoncés dans la revue The Lancet.
"Il est important de noter que le 2019-nCoV a été rapporté ailleurs dans les matières fécales de patients avec des symptômes abdominaux atypiques, similaires au SRAS (NDLR pour Syndrome Respiratoire Aigu Sévère) qui se trouvait aussi dans l’urine, suggérant une voie de transmission fécale", a signalé William Keevil, professeur à l’Université de Southampton, dans un commentaire au Science Media Centre du Royaume-Uni.
Coronavirus : des centaines de personnes avaient été contaminées par voie fécale en 2003
En 2003, le SRAS, forme de pneumonie virulente, se transmettait par voie fécale. Des centaines de personnes avaient ainsi été infectées dans un complexe résidentiel de Hongkong. Plusieurs appartements avaient été contaminés par de l’air chaud venant de salles de bain, qui avait été transporté par le vent vers des immeubles adjacents.
D’après les recherches, le coronavirus "2019-nCoV retrouvé dans les selles pourrait se transmettre par voie fécale", révèle Jiayu Liao, bioingénieur à l’Université de Californie. En revanche, "nous ne savons pas encore combien de temps ce virus peut survivre en dehors du corps (…) et à quelle échelle de température le 2019-nCoV est sensible", a-t-il concédé à l’Agence France-Presse.
Coronavirus : les hôpitaux pourraient devenir des "amplificateurs" d’épidémies
Nouveau défi, mais aussi nouvelle crainte. Cette voie secondaire de transmission par voie fécale pourrait exposer de nouveaux challenges pour l’endiguement du virus. Or, elle pourrait également être davantage un problème dans les hôpitaux, pouvant devenir des "amplificateurs" d’épidémies, comme le redoute David Fisman, épidémiologiste à l’Université de Toronto.
Benjamin Neuman, expert virologue à la Texas A & M University-Texarkana, tient toutefois à rappeler ceci : Si l’on se focalise sur la base de données actuelles, "les gouttelettes et le fait de toucher des surfaces contaminées puis de se frotter les yeux, le nez ou la bouche" sont certainement la principale voie de transmission du virus.
Par ailleurs, l’épidémie continue de se propager... 5 nouveaux cas ont été détectés en France.
Coronavirus : 5 nouveaux cas confirmés en France
Comme le note le journal 20 minutes., plus de 320 cas de contamination ont été confirmés dans une trentaine de pays et territoires, dont deux mortels à Hong Kong et aux Philippines.
En France, lors d'une conférence de presse tenue ce samedi 8 février au matin, Agnès Buzin, a annoncé 5 nouveaux cas, rapporte BFMTV : quatre adultes et un enfant de nationalité britannique qui séjournaient en Haute-Savoie. Si leur état de santé n'inspire pas d'inquiétude, ils ont été pris en charge en mileu hospitalier "aux CHU de Lyon, Saint-Etienne et Grenoble", a précisé la ministre des Solidarités et de la Santé.
Il s'agit d'un "cluster", soit un regroupement de plusieurs cas autour d'un cas initial, qui est un ressortissant britannique. Il a séjourné quatre jours en Haute-Savoie de retour de Singapour à la fin du mois de janvier, a détaillé Agnès Buzin.