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Les pièces du puzzle s’emboîtent, mais il en manque toujours. La nuit du 15 au 16 décembre 2020, réveillé un peu avant 4 heures du matin par les pleurs de sa fille, Cédric Jubillar constate que son épouse Delphine n’est plus à la maison. Nous sommes en plein hiver, il fait nuit noire, la famille vit dans une rue calme et résidentielle de la ville et, surtout, le couvre-feu est entré en vigueur la veille au soir. Le trentenaire fait le tour de la propriété, sans succès, puis se décide à appeler les gendarmes.
Cédric Jubillar a très vite appelé les gendarmes
Cet élément a été évoqué par le procureur de la République de Toulouse en juin dernier, car il s’est étonné de la rapidité avec laquelle le trentenaire a prévenu les forces de l’ordre. En août, lorsque sa femme n’était pas rentrée à la maison, il avait d’abord interrogé leurs proches, pour savoir s’ils l’avaient vue. Sur place, plusieurs éléments intriguent les gendarmes, notamment la machine à laver, dont le hublot est fermé et la condensation observée sur la vitre de la voiture. Assez pour se faire une opinion ? Ces éléments sont aujourd’hui encore au cœur du dossier, car contestés par la défense de Cédric Jubillar.
Que dit-il aux gendarmes lorsqu’il appelle pour signaler la disparition de sa femme ? Pourquoi ces derniers arrivent-ils aussi vite sur place, alors qu’il pourrait encore s’agir d’un départ volontaire ? Le Parisien dévoile pour la première fois les quelques mots que Cédric Jubillar a échangé avec les gendarmes le matin du 16 décembre. Une conversation téléphonique intrigante, dans laquelle le mari de Delphine Jubillar campe déjà sur ses positions.
"Si elle part chez son amant elle a tout perdu"
À 4h09 du matin, Cédric Jubillar décroche son téléphone pour appeler le 17, le numéro de la gendarmerie. Selon Le Parisien, on lui pose rapidement la question suivante : "Vous êtes-vous disputé avec votre femme ?". Il répond : "Non, non, non", précisant qu’ils se séparent mais que "ça se passe bien". Le trentenaire ajoute que ça fait déjà "20 ou 25 minutes" qu’il cherche sa femme autour de leur maison. D’après le quotidien francilien, "il pleure au téléphone".
Un gendarme lui demande alors si sa femme pourrait être partie chez un autre homme. Cédric Jubillar répond que "techniquement, si elle part chez son amant, elle a tout perdu au niveau du divorce donc je ne pense pas qu’elle ait fait ça… Après je n’en sais rien…". Il sera de nouveau interrogé, quelques heures plus tard, sur une possible relation extra conjugale de son épouse.
"On peut supposer qu'elle me cache des choses"
Cet échange au téléphone est le premier entretien d’une longue série entre Cédric Jubillar et les gendarmes. Après avoir fait de premières constatations dans la maison de Cagnac-les-Mines, ces derniers l’auditionnent de manière plus officielle et lui posent de nouvelles questions sur les relations de sa femme. A-t-elle un amant ? Selon Le Parisien, le trentenaire répond : "Je n’ai pas de preuve. Elle téléphone en cachette, elle a changé ses codes donc on peut supposer qu’elle me cache des choses".
Une semaine plus tard, interrogé une nouvelle fois par les forces de l’ordre, Cédric Jubillar explique que sa femme "a pété les plombs", "qu’elle était partie et qu’elle allait revenir". Huit mois et demi après cet interrogatoire, elle est toujours portée disparue. En attendant, la deuxième demande de remise en liberté déposée par les avocats de Cédric Jubillar a été rejetée ce jeudi 2 septembre par le juge des libertés et de la détention. Le juge a notamment évoqué "un risque de trouble à l’ordre public" si Cédric Jubillar venait à être libéré et la nécessité de protéger les preuves tant que le corps de Delphine Jubillar n'a pas été retrouvé. "Ces motifs sont évoqués de façon très générale, ce sont des critères tiroirs, qui partent du pré supposé qu’il serait coupable, ce qui est tout à fait discutable", regrette de son côté Me Emmanuelle Franck, l’avocate de Cédric Jubillar.