Bonnes manières : à quoi ressemblait un repas distingué au XIXème siècle ?IllustrationIstock
Sourire en mangeant, ne pas dîner seul... Quelles étaient les bonnes manières à table, il y a 100 ans ? Tour d'horizon.
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Couper la salade avec son couteau, mettre les coudes sur la table, se resservir du fromage...  En France, ces habitudes sont considérées comme de mauvaises manières à table. Tout comme le fait de souhaiter un "bon appétit" avant de commencer à manger... En effet, cette expression revient à encourager les convives pour la digestion du repas, insinuant que les petits plats mijotés par l'hôte seraient peu ragoûtants.

Au fil des siècles, les notions de bonnes manières ont bien évolué. Dans un numéro du Figaro gourmand paru le 21 décembre 1889, le journaliste Antonin Périvier listait les douze règles de savoir-vivre à table. A quoi ressemblait un repas distingué à cette époque, soit plus de 130 ans en arrière ? 

Bonnes manières : sourire à table, et toujours accompagné

La première "règle de mangerie" édictée par l'ex directeur du supplément littéraire du Figaro implique de ne jamais manger seul à table, mais au moins à deux. "Seul à table, le dîneur souffre de ne pouvoir parler des satisfactions ressenties", explique alors Antonin Périvier.

Selon le même principe, il était de rigueur de rester concentré sur son assiette et non sur la personne qui nous accompagne : "En aucun cas, quel que soit son voisinage, un gourmand n'a le droit d'être amoureux pendant qu'il mange", écrivait le journaliste. 

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Enfin, parmi les règles édictées, figure le fait de sourire en mangeant. "L'homme honnête est celui qui mange en souriant", écrit même Antonin Périvier. 

Quelques règles, là aussi très précises, concernent quant à elles l'apéritif...

Bonnes manières : ne complimentez pas votre hôte sur l'apéritif

Il faut dire que les apéritifs dînatoires n'avaient pas la cote en 1889. Comme l'écrit Antonin Périvier, il ne convient pas de "s'extasier" sur l'apéritif proposé par l'hôte : "Les hors-d'œuvre ne méritant presque jamais qu'on en cause, il serait pitoyable de s'écrier : ces sardines sont délicieuses ! Toutefois, si, par suite d'une difformité du goût, on est passionné pour l'une ou l'autre de ces inutilités, on en sera quitte pour en prendre double part, à la dérobée", note alors le journaliste. 

Qu'en est-il de la boisson ?

Bonnes manières : "Le gourmet boit pour savoir s'il a soif"

Les règles de bienséance de l'époque dictées par le journaliste Antonin Périvier distinguaient trois types de personnes à table. L'ivrogne, qui boit pour avoir soif, l'inepte, qui boit pour ne plus avoir soif, et enfin le gourmet, qui boit pour savoir s'il a soif. "Humez, dégustez, buvez", conclut-il dans son petit guide du bien manger à table. 

Par ailleurs, l'usage de l'époque veut également que les femmes ne touchent pas à une bouteille d'alcool : il est donc souhaitable que les hommes servent et resservent le vin selon le besoin des invités à table.