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Au Japon, tout un salaire peut passer dans… des fruits. En effet, comme l’explique Le Figaro, le grain de raisin peut s’élever à 333 euros. Au centre du pays, à Kanazawa, jeudi, une grappe a même été vendue aux enchères pour… 10 000 euros ! L’homme qui s’est offert ce luxe, Takamaru Konishi, a acheté trente grains de Ruby Roman, qui fait parti des raisins les plus chers de la planète. On pourrait croire que ces raisins peuvent produire des excellents vins, mais non. Au Japon, ces fruits de luxe se mangent à table.
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"Quatorze ans d’élaboration"
Pour Takamaru Konishi, commerçant, c’est un rêve devenu réalité. "Nous allons exposer cette pièce dans notre magasin avant d'en faire goûter à nos clients", a-t-il expliqué aux médias nippons. Yui Hosokawa, directrice de la Maison Wa, lieu d’exposition parisien dédié à la culture japonaise, le prix élevé du raisin est tout à fait compréhensible car "le Ruby Roman a demandé quatorze ans d'élaboration. Il est connu pour son goût extrêmement sucré. Ses grains peuvent dépasser la taille d'une balle de golf", décrit-elle. C’est aussi un produit très privilégié puisqu’il n’est vendu que "dans la préfecture d’Ishikawa (île d’Honshû)", précise Yui Hosokowa. Un raisin est appelé Ruby Roman que s’il respecte des critères précis : chaque raisin doit peser au moins 20 grammes, la proportion de sucre doit dépasser 18% et la couleur du fruit doit ressembler à celle des tomates.
"Cela remplace le bouquet de fleurs"
Les fruits sont des produits vraiment sacrés dans l’archipel. En achetant le Ruby Roman, Takamaru Konishi et son magasin ont gagné en prestige. "C'est un vrai produit de luxe", révèle Reiko Mori, une Japonaise vivant en France depuis 13 ans. Et ce ne sont pas que les raisins qui sont chers. L’an dernier, une pastèque avait été vendue pour 350 000 yens (3 150 euros). Une paire de melons a même battu le prix du Ruby Roman. Appelés Yubari – roi des fruits au –les melons avaient été vendus pour 1,5 million de yens (13 400 euros).
Même au quotidien, les fruits font mal au porte-monnaie. La faute aux fortes taxes mises en place par le gouvernement à l'import. Une pomme coûte ainsi 1,80 euros à l’unité, une fraise 10 euros, ou encore 100 euros minimum pour un melon. Yui Hosokowa insiste sur la valeur du fruit au Japon. "Ils sont parfois mis dans des boîtes en bois sur lesquelles sont dessinées des calligraphies. Ce sont de vrais bijoux. On peut les offrir à différentes occasions : lors d'une naissance ou lorsque quelqu'un est malade. Cela remplace le bouquet de fleurs". La dame en profite aussi pour comparer la méthode japonaise avec la française : "On est un peu plus exigeant qu’en France. Ils doivent être beaux, bons et bien calibrés".
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