Personne n'aimerait avoir à côté de chez soi des tas de déchets radioactifs, peu importe leur nature. Mais savez-vous ce qui se cache sous vos pieds ? Il se peut que vous soyez menacé...
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Les déchets radioactifs, ces immondices souterrains qui sont enfouis à l’abri des regards. L’ONG Greepeace a mis en ligne le 28 mai, une carte interactive, qui permet à tout citoyen français de savoir s’il vit à proximité de tels dépôts nucléaires. 

Avec 58 réacteurs en marche depuis au moins une soixantaine d’années, l’industrie électronucléaire de l'Hexagone produit une grande quantité de ces dangereux détrituts. La France a d’ailleurs constitué le parc électronucléaire le plus important dans le monde si on le rapporte à la population du pays, relate le Huffington Post. Que vous habitiez Paris, Lille ou Marseille, à moins de 100 km de chez vous, peuvent se trouver des déchets radioactifs. 

Déchets radioactifs : que permet cette carte interactive ?

"Que deviennent-ils ? Où sont-ils stockés ? ", voici les inquiétantes questions que soulève Greenpeace. Pour y répondre, l'organisme a donc élaboré une carte interactive qui permet, selon votre lieu de résidence, de savoir si des déchets nucléaires se trouvent à proximité.

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Pour proposer cette carte, l'ONG s'est basée sur les données de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), qui avait réalisé une carte comparable. Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire auprès de Greenpeace France, précise cependant que les déchets liés à la médecine ou aux activités militaires n’y sont pas recensés, à la différence de la version de l’Andra, qui selon lui "mélange les torchons et les serviettes".

"Les matières radioactives qui n’entrent pas dans la catégorie déchets nucléaires, ont également été prises en compte dans cette carte", ajoute l’ONG. La carte interactive "n’est pas forcément exhaustive", a précisé au micro de France Inter Alix Mazounie, chargée de campagne nucléaire à Greenpeace France. "Elle ne contient pas non plus les informations sur les anciennes mines d'uranium fermées", indique-t-elle, mais souligne que celles-ci "sont toujours sous surveillance aujourd'hui."

Quel avenir pour les déchets nucléaires ?

60% des déchets radioactifs présents en France, sont produit par l’industrie électronucléaire. Cela représente près d’un million de m³, selon l’Andra.

Seule une partie infime de ces déchets (4%) sont vitrifiés, (passés de l'état liquide à l'état solide) puis entreposés sur les sites des centrales, dans l’attente d’être enfouis sur le site de Bure, qui fait encore débat actuellement. 

96% de l’uranium restant peut être revalorisé ou réinjecté dans les réacteurs, assure EDF dans les colonnes du Parisien. Pourtant le quotidien nuance : seul 1% est réellement recyclé dans 22 des 58 réacteurs en marche. Face à cette contradiction, EDF a expliqué au journal qu’ils prévoient "d’en utiliser une partie à partir de 2023 pour le réinjecter lui aussi dans le cycle du combustible".

"Les transports de ces matières dangereuses représentent de très forts enjeux de sûreté", déplore l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui en recense 200 trajets par an. En moyenne, cela représente plus d’un train tous les deux jours.

Greenpeace : rejoindre la cause écologique ?

Le but de cette initiative est d’inciter les internautes à rejoindre un appel national, adressé à François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, mais aussi d’alerter sur les risques encourus par les populations. "Les déchets nucléaires ne concernent pas seulement les riverains des centrales", mais aussi "l’ensemble du territoire français métropolitain", déclare Greenpeace sur son site. 

"C'est un fardeau que nous sommes en train de léguer aux générations futures. Cela menace de polluer notre air, notre eau, et la santé humaine en cas d’irradiation", affirme Alix Mazounie. la chargée de campagne nucléaire à Greenpeace France sur FranceInter.

Un débat public a d'ailleurs été lancé en avril dernier sur la question des déchets nucléaires en France et se tiendra jusqu’au 25 septembre. C'est via une plateforme, il est possible de faire entendre sa voix, mais aussi de demander des informations sur le sujet.