De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
- 1 - Micro-algues : des entreprises déjà intéressées
- 2 - Micro-algues : Planctonid, inventeur de l'agriculture de demain
- 3 - Micro-algues : un procédé révolutionnaire
- 4 - Micro-algues : un usage pluri-millénaire
- 5 - Micro-algues : un savoir-faire français
- 6 - Micro-algues : "des sujets majeurs, mais difficiles"
Micro-algues : des entreprises déjà intéressées
Les micro-algues pourraient-elles devenir la ressource du futur ? Ces algues microscopiques permettraient de résoudre plusieurs défis auxquels le monde est aujourd'hui confronté. Elles sont en effet susceptibles d'avoir une utilisation dans de nombreux domaines.
C'est le cas notamment de l'alimentation, de la santé, des cosmétiques ou encore de l'énergie. Plusieurs scientifiques nous prédisent la fin du pétrole et quand bien même ils se tromperaient, l'augmentation continue des émissions de gaz à effet de serre implique de renoncer progressivement aux énergies fossiles. Et les micro-algues pourraient le permettre ! L'algue verte Dunaliella fait ainsi actuellement l'objet de recherches en vue de produire du biodiesel.
Rejetant très peu de CO2 dans l'atmosphère, le carburant utilisant les micro-algues pourrait être la solution pour ne pas renoncer définitivement à la voiture. De grandes compagnies pétrolières telles que Total ou Exxon mobil s'intéressent de plus en plus à ces micro-organismes.
Sur son site internet, Exxon mobil confirme ainsi son intérêt grandissant pour les bio-carburants, plus particulièrement à base d'algues : "Il y a de nombreux avantages à l’utilisation des algues marines pour la production de biocarburants. Les algues peuvent être cultivées sur des terrains inutilisables dans d’autres buts, avec de l’eau impropre à la production d’aliments. En plus de l’utilisation possible de terres non arables et de l’absence du besoin en eau potable, les algues peuvent aussi potentiellement produire de plus grandes quantités de biocarburant à l’hectare que d’autres sources", y est-il indiqué.
Micro-algues : Planctonid, inventeur de l'agriculture de demain
Pour tenter d'en savoir plus, Planet a rencontré Stéphane Ghenassia, directeur général de Planctonid environnement, société de bio-technologie spécialisée dans la production de micro-algues. Celui-ci a crée sa société en 2017 avec deux associés : Eric Scarabello, ancien collaborateur du ministère de l'Intérieur, et Cristian Gomis Català, inventeur et biologiste marin de référence mondiale. Cristian Gomis Català travaillait auparavant dans la plus grande société de micro-algues au monde, spécialisée dans le domaine de l'énergie.
Ensemble, les associés réalisent des processus de production de plus en plus élaborés, ce qui leur permet d'acquérir un savoir-faire et une productivité unique dans leur domaine. La productivité de Planctonid est en effet "5 fois supérieure à la moyenne" de leur secteur d'activité, selon Stéphane Ghenassia.
"Nourrir la planète", l'ambition de Planctonid environnement
Sa société a pour ambition de "nourrir la planète". Les micro-algues contiennent en effet des acides aminés essentiels (riches en protéines) et peuvent être employées comme complément alimentaire. Elles sont déjà utilisées par l'Europe et par plusieurs pays industrialisés pour lutter contre la malnutrition.
Micro-algues : un procédé révolutionnaire
Dans son business-plan, Planctonid ne prévoit pas d'utiliser les algues pour produire du carburant. La société démontre néanmoins l'efficacité de l'utilisation énergétique des micro-algues. En effet, dans une optique d' "économie circulaire" ou "économie bleue", Planctonid capture le CO2 contenu dans l'air et le réutilise pour cultiver la biomasse des algues, pour un coût énergétique nul et une balance énergétique positive.
"Nous réinventons l'agriculture", s'enthousiasme Stéphane Ghenassia. "Notre technique nous permet d'avoir un fort rendement sans polluer. C'est une vraie disruption dans le monde de l'industrie".
Le développement de cultures hors-sol via un système de photobioréacteurs permet également aux installations de Planctonid de résoudre les problèmes de pollution carbone. "Nous réinventons l'agriculture", s'enthousiasme Stéphane Ghenassia. "Notre technologie nous permet d'avoir un fort rendement sans polluer. C'est une vraie disruption dans le monde de l'industrie".
"En Bretagne, les phénomènes de prolifération d'algues vertes toxiques ne sont pas naturels, ils sont causés par des rejets d'usines et d'exploitations agricoles dans la Loire. Nous, on résoud ce problème", ajoute-t-il. Ces techniques d'avant-garde illustrent la préoccupation de Planctonid à "promouvoir un nouveau modèle économique, agricole et industriel".
Micro-algues : un usage pluri-millénaire
Outre l'espèce Dunaliella, le secteur des micro-algues travaille sur la spiruline, utilisée comme complément alimentaire par les Aztèques et les Tchadiens depuis des millénaires. Ces organismes pourraient permettre de répondre aux graves défis alimentaires auxquels le monde moderne est aujourd'hui confronté, entre malbouffe et sous-nutrition.
"L'enjeu, c'est de tous se nourrir et de bien se nourrir"
"L'enjeu, c'est de tous se nourrir et de bien se nourrir", explique Ghenassia. Demain, les micro-algues pourraient permettre d'éviter des famines. Planctonid "travaille également avec de grands chefs cuisiniers qui sont intéressés par notre projet" pour une utilisation dans un cadre plus huppé.
Employées comme complément alimentaire, les micro-algues pourraient à terme remplacer des aliments comme le soja. Les incendies qui ravagent actuellement l'Amazonie démontrent en effet la dangerosité de la culture sur brûlis, utilisée massivement dans les exploitations brésiliennes de soja.
Micro-algues : un savoir-faire français
Planctonid est avant tout "un savoir-faire français", insiste Stéphane Ghenassia. L'entrepreneur envisage l'implantation d'une ferme urbaine sur les toits de Paris avant l'ouverture des JO 2024, qui auront lieu dans la capitale.
"Nous répondons totalement au cahier des charges de la COP21"
Cet exemple d'agriculture urbaine deviendra, dans un futur proche, essentielle pour "capturer du CO2" dans des grandes villes en proie aux canicules. La mairie de Paris s'est d'ores-et-déjà penché sur la question. Au métro Alésia, une colonne Morris a été remplie de micro-algues afin de créer un "puit de carbone pour faire respirer la ville".
Stéphane Ghenassia décrit néanmoins cette initiative comme "peu efficace dans la captation du CO2". Il considère toutefois la démarche comme "intéressante puisque il y a une volonté de purifier l'air".
Les micro-algues pourraient permettre d'accroître le rayonnement de la France à l'international. "Nous répondons totalement au cahier des charges de la COP21", affirme notre interlocuteur. Plusieurs sociétés étrangères, Américaines, Israéliennes ou encore Japonaises travaillent d'ores-et-déjà sur ce secteur innovant.
Micro-algues : "des sujets majeurs, mais difficiles"
Planctonid se heurte néanmoins à certaines difficultés. "Nous travaillons sur des sujets majeurs, mais difficiles. Nous devons notamment faire face à la concurence de groupes et de trusts", déplore Stéphane Ghenassia. "Ce n'est pas évident de porter une technologie innovante. Les banques sont méfiantes, même si certaines d'entre elles se montrent bienveillantes. On a un certain intérêt des autorités françaises, notamment du ministère de l'Ecologie, mais ils sont confrontés au problème du lobbying".
Planctonid a toutefois été sélectionné par l'incubateur de start-ups Paris&Co, se rassure notre interlocuteur. Stéphane Ghenassia demeure donc confiant. "Les micro-algues, c'est la solution d'aujourd'hui et de demain", assure-t-il. "Nous avons compris que celui qui résoud le problème de la productivité gagne, et nous avons résolu ce problème en obtenant de très hauts rendements".
Les bio-technologies apparaissent de plus en plus comme un secteur d'activité visionnaire, qui pourrait bien symboliser l'agriculture du XXIe siècle. Destruction créatrice en vue ? Stéphane Ghénassia se veut rassurant : "Nous n'avons pas l'ambition de remplacer le paysan qui cultive sa terre, mais bien de le compléter".