La fin de semaine et le week-end du 7 décembre seront marqués par un net refroidissement des températures et un risque de chutes de neige sur une bonne partie du pays. Voici, d'après les prévisions de La Chaîne...
Une affaire vieille de 35 ans. Grégory Villemin, petit garçon de quatre ans, a été enlevé puis tué le 16 octobre 1984 à Lépanges-sur-Vologne, sans qu’on ne retrouve jamais son assassin. Depuis, l’affaire a connu plusieurs tournants et un nouveau rebondissement pourrait s’ajouter à cette longue liste ce mercredi 18 décembre. La cour d’appel de Paris examine aujourd’hui la validité de la garde à vue de Murielle Bolle en novembre 1984, rapporte le Journal du dimanche. Celle qui était à l’époque une adolescente est un personnage clé du dossier.
Affaire Grégory : questions autour de la garde à vue de Murielle Bolle
La jeune fille de 15 ans avait été placée en garde à vue en novembre 1984. Elle avait alors expliqué aux enquêteurs avoir vu son beau-frère, Bernard Laroche, prendre en voiture Grégory Villemin, le sortir du véhicule puis revenir sans lui. Murielle Bolle s’était ensuite rétractée et n’a, depuis, cessé de clamer l’innocence de Bernard Laroche, tué par le père de Grégory Villemin en 1985. Désormais âgée d’une cinquantaine d’années, Murielle Bolle veut tourner la page une bonne fois pour toute sur cette affaire et a saisi la Cour de cassation. Le 19 février, cette dernière a reconnu que la garde à vue de 1984 avait été effectuée en application de dispositions "inconstitutionnelles" et a renvoyé le volet devant la cour d’appel de Paris. Il lui revient désormais de statuer sur l’annulation de cette garde à vue et donc sur l’ensemble des pièces du dossier qui s’appuient sur les déclarations de l’adolescente de 1984. Comme le précise LCI, le débat doit se tenir à huis clos et la décision sera mise en délibérée.
La totalité de l’enquête sur le meurtre de Grégory Villemin pourrait être fragilisée par la décision de la cour d’appel de Paris, si cette dernière décide d’annuler la garde à vue de 1984. L’avocat de Murielle Bolle demande également à ce que près de 200 pièces de l’instruction soit annulées, en totalité ou en partie. Un coup dur pour Christine et Jean-Marie Villemin, qui se battent depuis plus de trois décennies pour connaître la vérité.
Affaire Grégory : l’avocat des époux Villemin garde espoir
Ce rebondissement, qui pourrait sérieusement fragiliser l’enquête, est également attendu par Christine et Jean-Marie Villemin, les parents de Grégory. Interrogé par le Journal du dimanche, leur avocat préfère évoquer l’inopposabilité : "Cela signifie que les déclarations de Murielle ne sont pas annulées mais qu’elles ne pourront pas être utilisées contre elle". Elles pourraient néanmoins être utilisées contre d’autres personnes, comme Marcel et Jacqueline Jacob, le grand-oncle et grand-tante de Grégory Villemin. Les époux ont été mis en examen pour "enlèvement" et "séquestration suivie de la mort", avant que cette décision ne soit annulée en mai 2018.
L’annulation de la garde à vue de Murielle Bolle pourrait-elle mettre définitivement fin à l’espoir d’un procès ? Pas pour l’avocat des époux Villemin, qui concède qu’"évidemment, ce sera plus difficile" mais qu’avec ses clients, ils croient "toujours à un procès". Selon le Journal du dimanche, la décision de la cour d’appel de Paris pourrait être rendue au cours du mois de février. Un nouveau raté pour une enquête qui en a connu beaucoup ?
Affaire Grégory : une enquête aux nombreux ratés
L’affaire Grégory est tentaculaire. Plusieurs pistes ont été évoquées tout au long de l’enquête, avant d’être finalement abandonnées. Les enquêteurs ont rapidement tourné leurs soupçons vers Bernard Laroche, le cousin germain de Jean-Marie Villemin. Arrêté puis placé en détention, il est finalement libéré en février 1985, avant d’être assassiné à la fin du mois de mars par Jean-Marie Villemin, le père de Grégory. Pour ce meurtre, il a été condamné à cinq ans de prison, dont un avec sursis.
Très vite, le juge d’instruction Jean-Michel Lambert a tourné ses soupçons vers Christine Villemin, la mère du petit Grégory. En juillet 1985, il l’inculpe d’assassinat et demande son incarcération. Elle est libérée quelques jours plus tard. Elle bénéficie d’un non-lieu huit ans plus tard, en février 1993. Dans sa décision, la cour d’appel de Dijon "dit et juge qu’en l’état il n’y a pas de charges contre elle d’avoir assassiné son fils". Une décision retentissante, qui lui permet d’être blanchie. Mais, 35 ans après le meurtre de son petit garçon, certains la voient toujours comme une mère infanticide.