Paul Christophe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a dévoilé, dans un entretien donné à Ouest-France, les modalités de paiement de la prime de Noël...
Lépanges-sur-Vologne, 16 octobre 1984. Christine Villemin constate la disparition de son fils de quatre ans alors qu'il jouait sur un tas de graviers dans le jardin. C'est l'incipit d'un faits divers tristement célèbre : l'affaire Grégory. Quelques heures après l'enlèvement de l'enfant, ce dernier est retrouvé mort dans la rivière de la Vologne, à Docelles. Pieds, mains et cou liés par des cordelettes, la victime portait encore son anorak bleu et son bonnet en laine. 36 ans plus tard, les enquêteurs privilégient la piste du complot familial causé par la jalousie envers la réussite sociale de Christine et Jean-Marie Villemin, les parents du petit Grégory. Planet fait le point sur près de quarante ans de rebondissements et de fausses pistes.
Le calvaire commence le 4 mars 1983, quand un "corbeau" envoie sa première lettre de menace au père de Grégory Villemin. D'après Le Parisien, ce premier courrier transmettait le message "Je vous ferez votre peau à la famille Villemain". Les grands-parents de Grégory, habitants de Aumontzey, étaient les principales cibles de ces courriers malfaisants. Pendant plusieurs mois, ce corbeau multiplie les lettres adressées à la famille, avant de s'arrêter subitement après son courrier du 17 mai 1983. Cet inconnu fera finalement son retour ce tragique 16 octobre 1984, revendiquant le meurtre. S'adressant à Jean-Marie Villemin, surnommé "le chef", il écrit : "J'espère que tu mourras de chagrin, le chef. Ce n'est pas ton argent qui pourra te redonner ton fils. Voilà ma vengeance, pauvre con".
Affaire Grégory : la piste de Bernard Laroche
Alors, les enquêteurs mettent tout en oeuvre pour découvrir l'auteur de ces lettres, afin de découvrir l'identité du tueur. Le 5 novembre 1984, un expert en écritures décrète que Bernard Laroche, cousin de Jean-Marie Villemin, pourrait être le corbeau. Ce dernier affirme ne pas être l'auteur de l'enlèvement de l'enfant. Au moment de la disparition, le suspect affirme avoir rendu visite à un collègue de travail puis s'être rendu chez sa tante, où se trouvait Murielle Bolle, sa belle-soeur de quinze ans. Cette adolescente va jouer un rôle crucial dans la suite de l'enquête.
Après une première audition insatisfaisante selon les enquêteurs, Murielle Bolle est de nouveau interrogée, sans la présence de sa famille ni même d'un avocat. Là, elle décrète que Bernard Laroche, son fils Sébastien, et elle-même, étaient allés en voiture jusqu'à une maison de Lépanges-sur-Vologne. Cette maison a plus tard été identifiée comme étant celle de la famille Villemin. À ce moment, Bernard Laroche aurait fait monter le petit Grégory à l'arrière du véhicule avant de se rendre à un village proche de Docelles. Là, le suspect se serait arrêté , serait parti avec Grégory avant de revenir seul. Le 5 novembre de la même année, Bernard Laroche est inculpé pour le meurtre de l'enfant, sa jalousie envers les parents de Grégory faisant foi de mobile.
Deux jours plus tard, Murielle Bolle revient sur ses déclarations, affirmant que son beau-frère est innocent. Cette dernière affirme que les gendarmes l'ayant interrogée lors de sa seconde audition lui avaient demandé d'accuser son frère sous peine de la mettre "en maison de correction". Finalement, Bernard Laroche est libéré le 4 février 1985 et sera tué le 29 mars de la même année. Jean-Marie Villemin, père de Grégory, est persuadé de la culpabilité de Bernard Laroche et l'abat d'un coup de fusil.
Un an plus tard, un autre suspect est inculpé pour le meurtre de l'enfant...
Affaire Grégory : la mère de l'enfant inculpée
Mai 1985. Une rumeur dans le village de Lépanges laisse entendre que l'enfant aurait pu être tué par sa propre mère, Christine. Cette dernière aurait été vue à la Poste le jour du meurtre apar quatre personnes différentes. Elle est alors désignée comme l'auteure de la dernière lettre de menace adressée à la famille Villemin. En outre, une expertise sur l'écriture de la nouvelle suspecte laisse entendre qu'elle pourrait bien être le corbeau. Selon le Huffington Post, les graphologues affirmaient : "À 80% au moins de probabilité, c'est Christine". Enceinte de six mois, la mère de Grégory est alors mise en détention préventive. Une fois encore, il semblerait que les enquêteurs aient eu affaire à une fausse piste : Christine Villemin fut, elle aussi, remise en liberté et innocentée en raison du manque totale de charges.
Là, l'enquête est en pause. Avant un nouveau rebondissement en 2008...
Affaire Grégory : une analyse ADN décevante
Les années suivantes, analyses ADN, réouvertures de l’enquête et auditions se succèdent. Cela commence à l’été 2008, quand Jean-Marie et Christine Villemin saisissent la cour d’appel de Dijon pour rouvrir l’enquête afin d’analyser un timbre utilisé par le corbeau. Au début des années 2000, la recherche ADN n’avait rien donné. Finalement, l’analyse révèle la présence de deux ADN différents sur le courrier, celui d’un homme et d’une femme qui ne sont pas les parents Villemin. Cinq ans plus tard, le procureur général de la cour d'appel de Dijon, Jean-Marie Beney, annonce des résultats ADN très décevants. Là, il déclare que l’espoir de retrouver le meurtrier de Grégory s’éloigne peu à peu.
Affaire Grégory : une interpellation bouleverse l'affaire en 2017
Seulement voilà : en 2017, une nouvelle interpellation bouleverse l’affaire. Le grand-oncle et la grand-tante maternels de Grégory, Marcel et Jacqueline Jacob, sont interpellés puis mis en examen pour l’enlèvement et la séquestration suivie de mort de Grégory. Le couple avait déjà été soupçonné d’être le corbeau. Peu de temps avant le crime, Marcel Jacob “s'en était pris verbalement à Jean-Marie Villemin peu avant le crime, lui reprochant sa promotion de contremaître”, écrit le Huffington Post. Aujourd’hui, l’accusation défend le scénario d’un enlèvement commis par Bernard Laroche, qui aurait remis l’enfant au couple Jacob. Selon une information du Parisien, l’enquête a été relancée début décembre 2020. Grâce à une expertise “en stylométrie”, l’identité du corbeau pourrait bientôt être révélée.