Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Sur le sujet des retraites, l’ancien Premier ministre, Édouard Philippe, n’y va pas par quatre chemins : « collectivement, nous avons une capacité qui est absolument fascinante à nous raconter des histoires et à ne pas regarder les faits », a-t-il avoué lors des incontournables Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, rapporte le journal Ouest-France du 10 juillet 2022.
Les Rencontres économiques, est un des principaux rendez-vous en Europe qui rassemblent à la fois des chefs d'entreprise, des décideurs politiques, des membres de la société civile.
Un projet qui a manqué de « modestie et de simplicité »
L’ancien Premier ministre pose directement la question. Qu’est-ce qui a manqué à ce projet « vraiment très intelligent » mais aussi « très compliqué » ? Pas grand-chose, ironise-t-il en insistant sur le manque de « simplicité » et de modestie que le projet aurait mérité. Une allusion à peine voilée à Emmanuel Macron.
Concernant cette réforme des retraites, l’ancien élu reste partisan de « la durée de cotisation et l’âge ». Il regrette ne pas avoir simplifié un système touffu en ramenant les multiples régimes de retraite à trois. Et en gardant même l’instauration d’un régime à points.
« Chacun fait sa thérapie comme il peut. Moi, ça me fait du bien. », déclare l’ancien Premier ministre à l’assemblée d'experts et n’hésite pas à égratigner les journalistes. « La présentation des journalistes est très souvent tellement éditorialisée que l’analyse simple des faits devient accessoire. »
Quant au Conseil d’orientation des retraites (COR) créé il y a une vingtaine d’années pour guider les décisions des pouvoirs publics sur le dossier des retraites, il est pour Édouard Philippe loin des réalités économiques : « Comme on n’a pas envie d’assumer les faits, on a pris des hypothèses de plus en plus larges et de plus en plus irréalistes pour garder tout le monde à bord. »
Enfin, il tire à boulets rouges sur les économistes « La capacité des économistes à intégrer ces éléments de contrainte n’a pas été complètement au rendez-vous », regrette Édouard Philippe en forme et sans langue de bois.