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C’est un sujet que personne ne saurait enterrer. Mois après mois, crise sanitaire après crise sociale, la réforme des retraites sait toujours se réinviter dans le débat politique français. Et ce, alors même qu’elle a théoriquement été suspendue sine die, ainsi que l’a déjà expliqué Planet. D’aucuns, dès lors, y devinent donc la "réforme maudite" de la mandature Emmanuel Macron. C’est le cas de Bruno Jeudy, rédacteur-en-chef politique et économie chez Paris Match, qui rappelle combien le président et son équipe exécutive auront tergiversé à ce sujet au cours du quinquennat. Les "conditions" nécessaires à la réalisation de cet important chantier n’étant pas réunies, souligne-t-il, il apparaît probable que le président ne prenne pas de risque avant l’élection présidentielle.
Si cela devait effectivement être le cas, ce mandat ressemblerait à l’essentiel des autres : il est rare de voir une équipe gouvernementale transformer du tout au tout le système de retraite français. Le sujet, rappelle Paris Match, est dangereux pour le sommet de l’Etat. Pourtant, insiste le site spécialisé Previssima, le chantier n’est peut-être pas mis de côté autant que l’on pourrait le penser.
Réforme des retraites : ce n’est parce qu’Emmanuel Macron l’a suspendue qu’il n’y en aura pas
Au sein du gouvernement, semble-t-il, un mot d’ordre persiste. C’est Jean Castex, le Premier ministre qui évoquait le 8 septembre dernier une "nécessité absolue" de mener à bien la transformation de notre modèle de solidarité inter-générations. Il s’agit en effet de garantir l’équilibre des comptes publics autant que d’apporter une réponse à la crise démographique qui, in fine, pourrait coûter très cher à la nation.
Certes, explique encore Gabriel Attal, "le projet, vu le temps qu'il reste d'ici la fin du quinquennat, ne pourrait pas être repris en l'état de 2019". Cependant, poursuit-il, cela ne signifie pas que d’ici au prochain scrutin présidentiel, le sujet ne reviendra pas sur la table. Il est "possible qu'il y ait sur certaines parties du projet des mesures qui soient prises d'ici la fin du quinquennat", a-t-il ajouté.
Réforme des retraites : quelles sont les "parties du projet" qui pourraient se réinviter en douce ?
"Le président nous a donné une feuille de route le 12 juillet, porter une attention particulière aux petites retraites", rappelle pour sa part Laurent Pietraszewski, le secrétaire d’État chargé des Retraites et de la Santé au travail. Si réforme partielle il y a - ce qui, au vu de la régression de l’épidémie en France annoncée par Olivier Véran, apparaît de plus en plus probable -, il faudra donc s’attendre à un panel de mesures en faveur des Françaises et des Français à avoir déjà liquidé leurs droits comptant parmi les plus modestes.
Les dispositions les plus aisées à conserver, dans ce genre de situation, pourraient contribuer à porter le minimum retraite à 1 000 euros. En outre, la suppression des régimes spéciaux apparaît toujours au menu. "Je crois à l’universalité", a simplement commenté Laurent Pietraszewski, qui poursuit : "Si nous voulons avoir une protection sociale de qualité comme aujourd’hui, il faut financer tout cela et le faire, je le crois et je vous le dis, en travaillant".
De telles mesures visent avant tout à permettre à l’Etat de réaliser d’importantes économies… Mais sur le dos de qui ?
Réforme des retraites : qui vise Emmanuel Macron ?
La suppression des régimes spéciaux n’est pas une mesure neutre, économiquement parlant. Elle permet en effet, estime le Conseil d’orientation des retraites (COR) dans son dernier rapport, de ramener quelques 8 milliards dans les caisses de l’Etat tous les ans, à compter de l’entrée en vigueur de la réforme. Cet argent est aujourd’hui dépensé pour permettre le maintien des conditions spécifiques de retraite de certains travailleurs. Ce sont donc les futurs retraités qui devraient supporter ce genre de transformation, de façon plus ou moins prononcée selon leur situation de base.
En revanche, la hausse de la retraite minimum profiterait à toutes celles et ceux dont la cessation d’activité a déjà eu lieu et qui sont suffisamment peu fortunés pour être concernés. Un geste généreux, qui n’est peut-être pas gratuit pour autant… Rappelons en effet que c’est cet électorat qui - pour partie au moins - a permis l’élection du candidat Macron en 2017, ainsi que le souligne L’observatoire des seniors.