Les organismes de retraites complémentaires mettent en place de nombreuses aides, financées par vos soins, qui profitent rarement aux retraités. Petit florilège de ces dépenses qui alourdissent probablement vos finances…
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Retraite complémentaire : vos cotisations utilisées pour financer des aides dont vous ne bénéficiez probablement pas

Les caisses de retraite complémentaire financent différents services supposés aider les adhérents, qu’ils soient retraités ou en passe de le devenir. Toutefois, en pratique, ces aides profitent à très peu d’individus : à peine 800 000 personnes en ont bénéficié en 2017 rapporte le magazine d’information spécialisé en économie Capital. Cela représente 2,6 % des effectifs de l’Agirc-Arrco.

Pourtant l’intégralité des futurs assurés payent pour permettre à ces aides d’exister. Le prélèvement s’établit à 0,6% sur chaque cotisation. Au total, les caisses de retraites complémentaires disposent de 442 millions d’euros de ressources, dont tout ou partie vient "constituer des réserves dont l’ampleur n’est pas justifiée", précise la Cour des comptes dans son dernier rapport. Elle pointe du doigt un "chiffre surdimensionné qui couvre des frais de gestion disproportionnés"…

Retraite complémentaire : de quelles aides parle-t-on ?

Les aides que financent les actifs cotisants à l’Agirc-Arrco sont multiples. L’organisme parle de différents types d’"action sociale". Parmi elles, on retrouve l’action sociale auprès des demandeurs d’emploi, des seniors actifs, des aidants familiaux, des personnes âgées ou des personnes handicapées. Elles ne profitent donc pas spécifiquement aux retraités.

Sans surprise, l’action sociale auprès des chômeurs vise à "aider les demandeurs d’emploi de longue durée", explique le site de l’Agirc-Arrco, qui met donc à disposition "des services d’accompagnement pour favoriser leur réinsertion dans la vie active". Ces derniers sont composés d’espace emplois «qui proposent des "ateliers" et des "formations" en bureautique, en langue, sur les réseaux sociaux et des simulations d’entretiens. Les demandeurs peuvent aussi bénéficier du matériel "nécessaire à une recherche d’emploi".

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La caisse de retraite met aussi en place un plan "bien vieillir" pour favoriser le départ en retraite en bonne santé des actifs qui prévoient de mettre un terme à leur activité personnelle. L’Agirc-Arrco a identifié trois "axes stratégiques" : "renforcer les démarches de prévention", "promouvoir et encourager l’engagement social des retraités" et "développer des actions destinées à lutter contre la vulnérabilité liée à l’avancée en âge".

Retraite complémentaire : quid du soutien aux aidants familiaux, aux personnes âgées et handicapées ?

La contribution qui grève les finances des cotisants à l’Agirc-Arrco vise également à financer le soutien aux aidants familiaux. "La retraite complémentaire met à disposition des solutions de répit et d’accompagnement pour les soulager dans leur rôle d’aidant", indique le site de la caisse de retraite.

Ces "solutions de répit" se matérialisent par exemple sous la forme de séjours de repos dans des villages de vacances gérés par différentes associations comme Vacances Répit Familles. L’Agirc-Arrco a aussi développé des partenariats avec différents instituts d’accompagnement contre la maladie d’Alzheimer, par exemple.

L’aide aux personnes handicapées se caractérise également par un partenariat avec le Comité national de coordination de l’action en faveur des personnes handicapées (CCAH). Elle doit permettre l’apport d’une "aide technique aux familles afin de favoriser le maintien à domicile des personnes handicapées", mais aussi de réserver des "droits d’accès prioritaires dans un grand nombre de structures" et un accompagnement pour les familles concernant la recherche de place et le suivi. Le soutien peut aussi prendre la forme d’aides financières précise le site de l'organisme de retraite complémentaire.

Enfin, l’aide aux personnes âgées est composée de plusieurs volets. D’abord un accompagnement pour permettre de rester autant que faire se peut chez soi, quand commence la dépendance mais aussi un soutien et un conseil dans la recherche d’établissement s’il n’est pas possible – ou pas souhaitable – de vieillir à domicile. Par ailleurs l’Agirc-Arrco est propriétaire de 55 établissements de retraite, rappelle l’organisme sur son site. Le parc représente au total près de 8 000 places.

Retraite complémentaire : des aides difficiles à cerner et parfois peu pertinentes ?

Si un nombre si faible de personnes sollicite ces aides, c’est avant tout parce qu’elles sont méconnues et manquent de lisibilité, estime Capital. Selon l’organisme de retraite complémentaire auquel souscrit un individu, il devra remplir différentes conditions pour bénéficier d’un même soutien, faute de référentiel commun.

D’après la Cour des comptes, certaines de ces aides sont d’ailleurs redondantes et peu pertinentes. C’est le cas des mécanismes de soutiens aux aidants ou de ceux de retours au travail, déjà gérés par des organismes comme Pôle Emploi. "Ces dispositifs sont dilués dans une multitude d’interventions pour lesquelles d’autres acteurs sont à la fois mieux armés et plus légitimes", écrit-elle.