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L’année 2022 ne débutera pas sous les meilleurs auspices pour les 330 000 adhérents du Corem. Ce complément de retraite facultatif à ponts va en effet réduire automatiquement de 12,6% leurs droits à rente viagère. Bénéficiaires et fonctionnaires en phase d’épargne sont concernés.
Retraite supplémentaire : jusqu’à 200 euros de perte
Les bénéficiaires, qui percevaient jusqu’ici une pension moyenne de 1600 euros par an, pourraient ainsi perdre environ 200 euros, rapporte Capital.
L’Union mutualiste retraite (UMR), la mutuelle en charge du Corem, justifie cette mesure par la persistance de taux d’intérêt négatifs. Selon le règlement de ce régime, ses réserves financières (incluant les placements et les gains latents) ne peuvent pas être inférieures aux engagements pris plus de trois années de suite. Cela prend en compte le montant de l’ensemble des rentes, actuelles et futures, à verser aux adhérents sur une durée équivalente à leur espérance de vie. Problème, avec la diminution des taux d’intérêt, cette deuxième somme ne fait qu’augmenter. Il faut en effet mécaniquement provisionner plus de capital afin d’espérer servir les mêmes rentes.
De fait, le taux de couverture du régime, qui se montait à seulement 98,2% fin 2018, a baissé à 96,7% fin 2019, puis à 91,8% fin 2020. "La baisse de la valeur de service du point devrait ramener ce taux à un niveau de 105%, apprécié à partir des données de fin 2020. Soit le ratio maximum prévu par la loi, suffisamment confortable pour faire face à de nouvelles incertitudes, et espérer, dès que les taux d’intérêt remonteront, revaloriser les rentes", précise Eric Jeanneau, le président de l’UMR.
Une promesse suffisante pour redonner de l’espoir aux adhérents ?
Retraite supplémentaire : les coups de rabots se succèdent
Les adhérents, souvent constitués d’anciens salariés de l’Éducation nationale, ne se laissent pas duper. La Corem n’en est, en effet, pas à son premier coup de rabot. Déjà, en 2015, ce régime avait repoussé l’âge requis pour bénéficier de la rente de 60 à 62 ans, soit deux années de pension en moins. La même année, il avait aussi réduit de 33% le montant du R1, une autre rente réservée aux plus anciens cotisants. Cette dernière pension avait pourtant déjà été réduite de 17%, au début des années 2000.
"Tout cumulé, le pouvoir d’achat des bénéficiaires du Corem a fondu de 41% entre 2002 et 2021", observe Guillaume Prache, fondateur de l’Arcaf (Association nationale des fonctionnaires épargnant pour la retraite). "Ces adhérents paient toujours le défaut de provisionnement initial du régime, qui a repris les engagements de l’ex-Cref en faillite. Alors que la logique voudrait qu’ils perçoivent au moins l’équivalent des cotisations versées, une fois leur espérance de vie moyenne atteinte", s’insurge quant à lui Claude Salort, le président du CIDS, le Comité d’information et de défense des sociétaires du Cref/Corem.
Les adhérents peuvent-ils espérer des jours meilleurs ?
Retraite supplémentaire : la valeur du point va aussi être abaissée
En raison de la baisse des taux d’intérêt, les futurs droits des adhérents seront très limités. "Nous considérons désormais, dans le calcul de la valeur du point, que l’épargne confiée fructifiera à hauteur de 0,25% par an", note Eric Jeanneau. En 2018, ce taux s’élevait encore à 0,80%.
Autre déconvenue pour les nouveaux cotisants, ils ne sont nullement informés de la situation du régime. En effet, sur le site Internet de la mutuelle, il faut par exemple cliquer deux fois depuis la page d’accueil, puis faire défiler l’écran, pour apprendre que la valeur du point va être abaissée. Le défaut de couverture est aussi inexistant. "L’UMR s’était pourtant engagé à faire clairement apparaître cette information, dès la page d’accueil", souligne Guillaume Prache. Mieux vaut donc se tourner vers d’autres produits plus compétitifs.