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C’est peut-être chez les retraités que l’on trouve le moins de pauvres en France. En effet, ainsi que le rappelle régulièrement le Conseil d’orientation des retraites (COR) dans ses rapports, les Françaises et les Français qui ont déjà liquidé leurs droits souffrent, en moyenne, deux fois moins de la précarité que les actifs. Pour autant, cela ne signifie pas qu’ils y sont immunisés. Bien au contraire ! Un nombre considérable d’entre eux peine d’ailleurs à boucler les fins de mois. La baisse de leur niveau de vie, laquelle s’observe depuis 2014 comme le rappelait l’économiste Philippe Crevel dans nos colonnes, n’aide en rien.
Pour autant, l’appauvrissement de nos retraités ne résulte pas toujours d’arbitrages paramétriques visant à assurer l’équilibre du système par répartition — telles que l’augmentation de la durée de cotisation nécessaire au taux plein ou la sous-indexation de leurs revenus. D’aucuns font face à l’extrême pauvreté parce qu’ils n’ont pas, à proprement parler, droit à une pension. Comme l’explique Notre Temps, quiconque n’a pas - ou peu - exercé d’activité professionnelle ne pourra pas - ou peu, encore une fois - profiter d’une retraite.
Retraite : que se passe-t-il pour les personnes qui n’ont pas travaillé ?
Celles et ceux qui n’ont pas travaillé ne sont pas nécessairement laissés à l’abandon, observent nos confrères. Il existe, en effet, des mécanismes pensés pour les protéger de la caducité pécuniaire. L’Aspa, l’allocation de solidarité pour personnes âgées, en fait partie. Y sont éligibles tous les contribuables âgés d’au moins 65 ans - 62, en cas d’inaptitude avérée au travail - dont les moyens sont inférieurs aux montants versés. Il faut également résider en France six mois par an à minima.
En 2021, l’Aspa porte les ressources financières d’un individu précaire à 10 881,75 euros par an. Cela représente 906,81 euros par mois. Comprenons-nous bien : les allocataires ne perçoivent pas ce montant en plus de leurs éventuels revenus ! Leurs gains sont complétés jusqu’à atteindre le plafond de l’Aspa.
Pour un individu en couple, le plafond est relevé à 16 893,94 euros annuels bruts, tels qu’inscrit sur l’avis d’impôt. Cela veut dire que vos revenus communs ne peuvent pas dépasser 1 407,82 euros par mois. Attention : les couples mariés, pacsés et concubins sont concernés, précise le site du service public. Enfin, ne perdez pas de vue que cette aide n’est pas attribuée automatiquement. Il va falloir la demander auprès de votre caisse de retraite et la justifier.
Fort heureusement, explique l’avocat fiscaliste Thomas Carbonnier dans nos colonnes, il existe dans certains cas des astuces pour se sortir de la précarité même avec une faible pension. Quelques pistes.
Retraite : comment s’arracher aux griffes de la précarité quand on ne perçoit qu’une faible pension ?
"La réponse dépend beaucoup d’un seul élément : le patrimoine", alerte d’entrée de jeu Thomas Carbonnier, associé au sein du cabinet parisien Equity Avocats, pour qui il y a deux types de retraités à faibles revenus. "Celui qui n’a pas de patrimoine et ne peut compter que sur une très faible pension aura du mal à sortir la tête de l’eau. Malheureusement, il n’existe pas de solutions miracles. Ce qui ne veut pas dire qu’il est impossible d’essayer !", observe-t-il encore, non sans détailler le profil du second assuré.
"Dans le cas d’un retraité à l’Aspa mais propriétaire d’un petit pécule, les choses apparaissent potentiellement moins complexes. A partir de là, il devient possible de réfléchir en termes d’optimisation… Quoique tout dépendra bien évidemment de de la composition de son patrimoine", poursuit le spécialiste.
"Dans tous les cas, la question de l’expatriation se pose. Il existe de nombreux pays moins chers que la France, pas toujours moins confortables, où une petite retraite peut permettre de vivre dignement. Ainsi, en plein Bucarest, il est possible de louer un studio pour une centaine d’euros par mois. Même avec le seul minimum vieillesse, il est donc possible de vivre assez confortablement, si l’on choisit de s’éloigner de l’Hexagone. Cependant, il ne faut pas avoir trop d’attaches", estime le fiscaliste pour qui les plus timorés pourraient se contenter d’un départ à la campagne. Et lui de poursuivre : "Il n’est pas forcément nécessaire de s’exiler : un lopin de terre, pour quiconque peut y accéder, permet de faire pousser un petit potager. C’est, en soit, l’occasion d’économiser mais cela demande plus de revenus ou de capital à la base."
Certaines solutions à venir ne nécessitent pas toujours d’être riches, quoique certains puissent en dire. Cependant, elles impliquent de prendre le temps "d’apprendre à connaître les règles du jeu", alerte l’avocat. Explications.
Retraite : peut-on épargner quand on touche l’Aspa ?
Pour le fiscaliste, c’est la composition du patrimoine plus que la réalité des revenus qui dictera la bonne attitude à adopter. "Quand on ne touche qu’une simple pension de retraite, il n’est pas nécessairement possible de donner dans l’optimisation fiscale. Ce qui est envisageable n’en vaut généralement pas la peine. En revanche, les revenus du patrimoine peuvent faire l’objet de davantage de réflexion", estime-t-il.
Une première piste consisterait selon lui à investir dans la pierre. Mais pas n’importe laquelle ! La pierre papier. "L’immobilier physique peut rendre le processus d’optimisation complexe quand on ne jouit pas de gros revenus. En revanche, placer un peu d’argent dans une SCPI qui investit à l’étranger permet de s’assurer des versements mensuels ou trimestriels. Parce que l’argent arrive directement sur le compte renseigné, rien n’oblige ensuite de rester en France. Il est possible de s’expatrier en plus pour multiplier les avantages", propose l’expert, qui rappelle tout de même qu’il ne s’agit pas d’un placement "révolutionnaire". "Avec un rendement de 5 ou 6%, cela reste tout de même très raisonnable. Et, pour l’essentiel, c’est accessible à grand nombre de gens : le ticket d’entrée est autour des 1 000 ou 2 000 euros. Il s’agit d’une somme conséquente, mais pas inatteignable. D’autant plus que tout cela est vrai pour les actions, qui coûtent parfois encore moins cher !", poursuit-il.
Seulement, pour ne pas faire banqueroute, il va falloir prendre le temps de se renseigner. "Il faut connaître les règles du jeu. Sans compétences techniques, il devient difficile d’éviter les erreurs grossières. On peut toujours se tromper et perdre de l’argent. Mais y aller en pensant que ce sera rapide et facile, c’est l’assurance de mettre la clef sous la porte", alerte Maître Carbonnier.