La technologie nécessaire au bon fonctionnement de la téléphonie mobile va entraîner une révolution : les anciennes fréquences 2G et 3G vont être délaissées par les opérateurs. Or, la connexion des alarmes...
"Ce n'est pas un débat, il n'y a pas le choix : il faut travailler plus longtemps", assénait sans fard Jean-François Copé, sur le plateau de CNews pour commenter le projet du gouvernement. Et il ne s'est pas arrêté là, rapporte La Provence. "Pour moi, le système de la réforme à points, ce n'est pas l'essentiel. Le vrai sujet, c'est qu'à partir du moment où l'on vit plus longtemps, on est obligés de retarder l'âge de la retraite. D'autres pays européens l'ont fait", fait-il valoir. Un argument que partage visiblement Jean-Michel Blanquer. "C'est difficile à entendre. Mais comme on vit plus vieux, on doit travailler un peu plus longtemps", a-t-il déclaré devant les micros de "Vous avez la parole", le 9 janvier 2020, indique 20 minutes.
Emmanuel Macron, de son côté, a tenu un discours un peu plus nuancé que le candidat malheureux à la primaire de la droite et du centre. S'il n'a pas manqué de rappeler combien les Françaises et les Français vivaient plus vieux, et les difficultés que cela engendre d'un point de vue financier. Pour autant, il envisage d'autres solutions, sans vouloir les embrasser. "Soit on cotise davantage, soit on assume de travailler un peu plus longtemps, mais je n'assume pas de baisser les retraites", a-t-il expliqué devant la convention citoyenne le 10 janvier de la même année, comme le souligne BFMTV.
Le report de l'âge de départ à la retraite est une réponse courante au problème démographique que rencontre la France, qui compte de plus en plus de retraités chaque année et représentent le premier poste de dépense de la protection sociale d'après la chaîne d'information en continu. Pour autant, cela ne signifie pas que cette analyse soit exempte de toute forme de critique. Pour l'économiste Frédéric Farah, qui s'explique dans nos colonnes, l'argument est même "fallacieux".
"On vit plus longtemps, il faut travailler plus longtemps aussi" : un argument erroné ?
"Certes, l'espérance de vie en France a considérablement progressé ces dernières décennies. Mais si l'on vit plus longtemps, c'est précisément parce que l'on travaille moins", assure le professeur de sciences économiques et sociales, chercheur affilié au Laboratoire PHARE de la Sorbonne, marqué à gauche. "Les gains de productivités constatés ces dernières années ont permis une réduction objective du temps de travail. Nos jeunes ont davantage de temps pour étudier et les plus âgés peuvent profiter de leur vieillesse sans avoir à travailler", souligne-t-il.
Toutefois, il ne s'agit pas du seul point qui agace le chercheur. "Souvent, nos élus rappellent que l'espérance de vie augmente. C'est vrai, mais c'est incomplet : l'espérance de vie en bonne santé a tendance à décliner. Contraindre les Françaises et les Français à travailler plus longtemps, cela signifie aussi réduire leur temps de vie en bonne santé", assène-t-il. Dans le détail, rappelait Le Monde en février 2019, une femme résidant dans l'Hexagone peut espérer vivre 64,1 ans en bonne santé. Pour les hommes, ce chiffre descend à 62,7 années. Dans tous les cas, c'est en dessous de la moyenne européenne.
"N'oublions pas non plus toutes les inégalités, balayées par cette grille de lecture : un ouvrier et un cadre n'ont objectivement pas la même espérance de vie, totale comme en bonne santé. Ils n'ont pas non plus les mêmes conditions de travail : le premier est plus souvent victimes d'accidents, dont certains sont parfois meurtriers", analyse l'enseignant. Un compte twitter recense d'ailleurs les Françaises et les Français morts au travail.
"Pourtant, quand on repousse l'âge de départ à la retraite, on ne prend pas en compte les différentes réalités qui existent au travail", insiste l'économiste, pour qui la pénibilité a encore un sens réel. Et lui de conclure : "Par ailleurs, à force de report, force est de constater que l'espérance de vie progresse moins vite que la durée passée au bureau ou en usine…"