De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Depuis le vote de la réforme des retraites et le passage en force du gouvernement avec le recours à l’article 49.3, les Français sont sous le choc et le mouvement commence à faiblir, si l’on en croit les chiffres de la dernière journée de mobilisation mardi 28 mars. Selon la CGT, ce sont ainsi plus de 2 millions de manifestants, 740 000 d’après le ministère de l’Intérieur, qui ont défilé dans les rues pour faire entendre le mécontentement. Il faut dire qu’outre le relèvement de l’âge légal de départ ou encore la suppression des régimes spéciaux, cette réforme des retraites va avoir d’autres conséquences inattendues pour les retraités. On fait le point pour vous.
Réforme des retraites : une adoption forcée par le gouvernement
L’exécutif s’est imposé avec fermeté : la réforme des retraites a été adoptée à l’Assemblée nationale avec l’engagement de la responsabilité du gouvernement d’Elisabeth Bornegrâce à l’article 49.3. Malgré le dépôt de deux motions de censure, la réforme a été définitivement validée ce lundi, ce qui a attisé la colère des syndicats et des Français. Tandis que les manifestations sauvages se multiplient partout dans l’Hexagone et que la dernière journée de grève, le jeudi 23 mars, a enregistré des records, les relations entre l’exécutif et les Français se tendent de plus en plus.
Pour l’heure, Emmanuel Macron demeure inflexible et, comme il l’a répété lors de son interview mercredi 22 mars, la réforme des retraites va continuer son parcours jusqu’à sa mise en application. En attendant, il reste la possibilité au Conseil constitutionnel de retoquer certaines des mesures pour espérer un changement au sein du texte ou une potentielle censure. Dans le cas contraire, à partir du 1er septembre 2023, la réforme des retraites poussera les Français à quitter la vie professionnelle à 64 ans, mais aussi à devoir cotiser plus longtemps.
Réforme des retraites : une augmentation des cotisations de prévoyance
L’application de la réforme des retraites va avoir de nombreuses conséquences sur la retraite des Français. Si le relèvement de l’âge légal de départ, ainsi que la hausse de la durée d’assurance, sont déjà actés, d’autres mauvaises surprises attendent les principaux concernés. Dès lors, le groupe de complémentaire santé et prévoyance Malakoff Humanis a évoqué la perspective d’une hausse des cotisations de prévoyance. Pour rappel, explique Capital, "les régimes de prévoyance permettent de rembourser des frais ou pertes de revenu occasionnés par l'accident, la maladie, le décès". Auprès du site, le directeur général de Malakoff Humanis explique : "On peut imaginer qu'il y aura un absentéisme un peu plus prolongé des personnes, parce qu'elles seront plus longtemps en activité".
Le directeur général de Malakoff Humanis table, dès lors, sur une augmentation pour compenser ce phénomène. D’après lui, le recul de l’âge légal de départ à la retraite de deux ans va provoquer une augmentation de l’ordre de 6%. Selon lui, cette réforme "n'aura pas d'effet" sur les cotisations de santé.
Réforme des retraites : une hausse de l’assurance emprunteur
Le comparateur Magnolia, quant à lui, a exprimé une autre conséquence de cette mise en vigueur : la hausse de l’assurance emprunteur lors d’un achat immobilier. Ce report de deux ans de l’âge légal de départ va, en effet, augmenter les risques d’interruption temporaire ou totale de travail (ITT) entre 62 et 64 ans.
Ce sinistre étant couvert par l’assurance emprunteur, il est donc à craindre une hausse de l’ordre de 2 à 5%. Certaines personnes risquent d’être particulièrement sujettes à cette augmentation, notamment les quadragénaires désireux de contracter un prêt sur 20 ou 25 ans. Dans ce contexte, il est fortement recommandé de faire jouer la concurrence, une possibilité créée par l’évolution législative.