Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Ils sont nombreux à s’auto-qualifier de "viandard". Les hommes, semble-t-il, aiment beaucoup la viande. C’est en tout ce qui ressort des récentes polémiques soulevées pendant l’été au sujet du barbecue. D’un côté, estimait Sandrine Rousseau (élue EELV à Paris, qui siège aujourd’hui à l’Assemblée nationale), il est essentiel de "déviriliser" la pratique du barbecue. De l’autre, des personnalités comme Fabien Roussel (ancien candidat à l’élection présidentielle pour le PCF, député) ont aussi décidé de s’emparer de la question, qu’ils ont traité très différemment. L’élu du nord préfère ainsi plaidoyer en faveur d’une "bonne viande" et d’une certaine culture de l’apéritif, similaire à celle évoquée pendant la campagne présidentielle.
Faut-il croire, dès lors, qu’il y a effectivement un problème avec la consommation de viande en France ? Elle est, d’après une récente étude Ifop pour Darwin Nutrition réalisée auprès de 2 000 hommes âgés de 18 ans au moins*, un marqueur politique fort. "Un régime alimentaire hyper-carné va souvent de pair avec une vision ultra-conservatrice de la place de la femme dans la société", estiment en tout cas les sondeurs.
Est-ce être de droite que d’aimer la viande ?
Force est de constater, d’abord, que les propos de Sandrine Rousseau ne choquent pas tant que la presse et les réseaux sociaux ont un temps pu le laisser penser : 62% des sondés, réputés représentatifs de la gent masculine française, se disent d’accord avec la nécessité de déviriliser la consommation de viande cuite au barbecue. Ils sont toutefois 78% à reconnaître que l’ustensile fait l’objet d’un usage quasi-intégralement masculin, puisqu’il leur revient de cuire la viande à la braise.
Une majorité d’entre eux (72%) disent d’ailleurs désapprouver le terme de "soy boy" (homme-soja, en anglais, ndlr) pour qualifier les hommes qui ne manquent pas de la viande autant que ne l’exigent les normes de genre. Toutefois, l’étiquette de "viandard" demeure aussi très accepté puisqu’ils sont 56% à se déclarer en ces termes et 18% insistent même avec fierté : ils sont "très viandards". Ceux-là, poursuit l’Ifop, présentent un profil particulièrement droitier alors que les "flexitariens" et les hommes qui cherchent à réduire leur consommation de viande sont généralement des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (18%) ou de Yannick Jadot (27%).
D’une façon générale, il apparaît aussi que les consommateurs de viande de bœuf sont plus imprégnés de clichés sexistes que ceux dont la consommation est plus modérée. Ils adhèrent, poursuit le sondage, à une vision traditionnaliste de la famille et acceptent plus volontiers la culture du viol.
* Étude Ifop pour Darwin Nutrition réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 5 au 7 septembre 2022 auprès d’un échantillon de 2 033 hommes, représentatif de la population masculine française âgée de 18 ans et plus.