De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
L’affrontement approche. Dans les Hauts-de-France, Xavier Bertrand s’apprête à faire face à Sébastien Chenu et il cimente son avance, rapporte CNews. Valérie Pécresse, elle, devra défaire Jordan Bardella et Audrey Pulvar si elle espère conserver la présidence de sa région. Car c’est bien de cela dont il est question : des élections régionales, pour lesquelles les Françaises et les Français sont appelés à se rendre aux urnes les dimanches 20 puis 27 juin 2021.
Force est de constater que le cours de ce scrutin a été pour partie chamboulé par la réforme de 2015. A l’époque, François Hollande gouvernait le pays et a décidé de fusionner certaines des régions qui composaient le cœur de la nation. Au début de sa mandature, l’Hexagone en comptait 22. A la fin, il n’en restait que 13. Ainsi, la Bourgogne et la Franche-Comté ont été rassemblées, de même que l’Alsace ainsi que la Lorraine, la Basse et la Haute Normandie, le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie ou l’Auvergne et le Rhône-Alpes. Mais à quoi bon ? Pourquoi faire fi de régions aux constructions parfois historiques ?
Pourquoi a-t-on fusionné les régions de France ?
Sur le papier, l’ancien président socialiste promettait une réforme renforçant le pouvoir politique des régions. Cette dernière devait aussi engendrer d’importantes économies. Ses opposants, cependant, l’ont accusé de calcul politique. Pour le politologue Christophe Bouillaud, il apparaît peu probable que François Hollande ait vraiment cherché à avantager le PS.
“A l’époque, cette fusion des régions visait surtout à afficher la capacité réformatrice du président”, soutient-il, estimant qu’il s’agissait avant tout de casser l’image de “mollesse” avec laquelle l’ancien chef de l’Etat a longtemps dû composer. “C’est une réforme qui s’inscrit assez naturellement dans le socialisme austéritaire à la François Hollande. Toute volonté électorale se logeait donc dans son habilité à prétendre tenir les cordons de la bourse”, conclut le chercheur qui enseigne les sciences politiques à l’IEP (Institut d’Etudes Politique, Sciences-Po) de Grenoble.
Six ans après cette réforme, quel bilan est-il cependant possible d’en tirer ?
Sait-on enfin à quoi servent les régions en France ?
Les Françaises et les Français ont-ils enfin compris à quoi servent les régions ? Pour Catherine Demangeat, journaliste chez France Info, le bilan est “mitigé”. La réforme, assure nos confrères, n’a pas réellement permis les économies annoncées et s’est avérée “traumatique” pour certains des habitants des anciennes collectivités territoriales. Cependant, elle aurait effectivement renforcé le poids de ces espaces politiques aux yeux de Bruxelles, qui a dorénavant moins de mal à leur accorder des crédits européens. C’est vrai également pour leurs dirigeants.
Plus important, sans doute, la réforme contribue à la crise de la démocratie, estime Christophe Bouillaud. “On a abouti à une perte complète de ce qui faisait l’identité de ces régions. Il ne faut pas perdre de vue que la région demeure la collectivité territoriale la plus récente de l’histoire hexagonale et c’est pour cela que les Français y demeurent très peu attachés. Cependant, dans ce cas précis, c’est problématique : les gens s’identifient moins encore avec leur région, sauf quelques rares exceptions comme en Bretagne ou en Corse par exemple”, rappelle-t-il.
Ce qui n’est pas sans soucis à l'échelon démocratique, analyse le spécialiste. En effet, près de trente ans après l’officialisation des régions en tant que collectivité territoriale, les électeurs - pour l’essentiel d’entre eux - sont toujours incapables de dire à quoi elles servent…
La fusion des régions et la crise de la démocratie
Pour Christophe Bouillaud, le bilan du redécoupage de la carte de France par François Hollande est plus que mitigé. “C’est une réforme ratée. Preuve en est, en 2021, les gens continuent de s’interroger sur le rôle politique des régions. Nombreux sont ceux qui ne savent pas quelles sont les responsabilités associées à ce niveau administratif. Demander aux électeurs de voter sans comprendre pourquoi ils le font pose évidemment problème d’un point de vue démocratique”, attaque-t-il.
“Aujourd’hui, la campagne électorale se focalise sur la question sécuritaire. C’est un souci important… puisque cela ne fait pas partie des prérogatives de la collectivité. C’est une prérogative qui revient au maire ou à l’Etat. La région, elle, se charge des questions économiques et de formation professionnelle. Sous le regard très attentif du gouvernement”, rappelle l’enseignant-chercheur.