Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
"Rien n’est exclu", a sobrement reconnu Emmanuel Macron dans le Lot (Occitanie), en plein cœur de son tour de France organisé pour célébrer la troisième étape du déconfinement. Le chef de l’Etat évoquait alors, indique Le Parisien, la réforme des retraites. Il avait alors été interpellé par un retraité inquiet. Et de lui avouer, néanmoins, que la transformation souhaitée par Edouard Philippe ne saurait être défendue en l’état, dans sa forme initiale. Elle est "porteuse d’inquiétudes", a-t-il jugé. Est-ce à dire que l’exécutif abandonne finalement son projet, après des mois de grève suivie d’une grave crise sanitaire ? Pas nécessairement.
En vérité, affirme BFMTV, le gouvernement travaille aujourd’hui sa stratégie dans l’espoir de faire voter sa réforme des retraites. Plutôt que d’abandonner l’idée d’un régime universel, il a donc préféré changer d’approche. Et pourrait profiter de l’arrivée des beaux jours pour faire avancer ses pions - ou au moins, sa réflexion.
Réforme des retraites : que prévoit le gouvernement, finalement ?
Seulement, pour ne pas réveiller les angoisses précédemment évoquées, l’équipe exécutive préfère morceler sa réforme initiale. Ainsi, il sera plus simple de l’expliquer aux Françaises comme aux Français ; et donc de les convaincre de son bien fondé. La première étape pourrait, en plus, bénéficier du soutien de tout ou partie de l’opinion publique puisqu’il s’agit de mettre un terme aux régimes spéciaux. Le reste, en revanche, devra attendre un éventuel second mandat…
Ce nouveau découpage présente un autre avantage évident : il permet au chef de l’Etat de renforcer son bilan, à quelques mois de l’élection présidentielle. Et ce sans même avoir à faire voter l’intégralité de son projet… Mais il n’est pas soulever un certain nombre de questions. De délais notamment.
Faire la réforme des retraites pendant l’été ou ne pas la faire ?
La fin effective - mais pas nécessairement officielle - du quinquennat approche à grands pas. C’est, de toute évidence, un point de détail qui n’a pas échappé au chef de l’Etat. Il lui reste assez peu de temps pour engager une réforme de telle ampleur, indique BFMTV. D’autant plus que les beaux jours pourraient bouleverser les plans du gouvernement.
Emmanuel Macron et ses troupes sont en effet confrontés à un choix : profiter des vacances d’été pour faire passer la réforme et éviter que la campagne présidentielle ne la tue dans l’oeuf, ce qui n’est pas sans présenter de nombreux désavantages, ou attendre la rentrée, au risque que les oppositions et les syndicats ne peaufinent leur discours.
Dans le premier cas, il est aussi complexe de raccourcir le délai séparant la présentation du projet et le début des travaux tandis que dans le second, il apparaît probable que la campagne enterre la réforme…
Réforme des retraites : faut-il craindre un nouvel épisode de grèves ?
Si le gouvernement est convaincu de l’utilité publique de sa réforme et de la suppression des régimes spéciaux, il ne s’agit pas nécessairement d’une grille de lecture qui fait l’unanimité. De nombreux syndicats s’opposent d’ores et déjà à la réouverture des discussions relatives à la réforme des retraites.
C’est le cas, sans surprise, de la CGT, que dirige aujourd’hui Philippe Martinez, le secrétaire général du mouvement. Il estime - et ne le cache pas - que le gouvernement ferait une "erreur" s’il se lançait finalement dans cette direction. Plus surprenant, peut-être : Laurent Berger, patron de la CFDT, s’est montré moins aimable. Il n’hésite pas à qualifier de "folie" l’idée de reprendre la réforme avant 2022.