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Après Eric Dupond-Moretti devant la Cour de justice de la République, au tour d'Olivier Dussopt de passer devant les juges du tribunal correctionnel de Paris. Le ministre du Travail doit répondre à partir de ce lundi jusqu'à jeudi d'accusations de "délit de favoritisme".
L'affaire porte sur l'attribution d'un marché de gestion de l'eau, en 2009, alors qu'il était député-maire d'Annonay, en Ardèche. Celui qui était alors édile sous les couleurs socialistes est soupçonné d'avoir favorisé la Saur, un groupe spécialisé dans le traitement de l'eau, pour attribuer un marché de sa commune.
Une affaire survenue en pleine réforme des retraites
Les investigations ont mis en évidence le fait qu'il avait eu des entretiens avec les dirigeants de l'entreprise, alors que le marché pour attribuer la gestion de l'eau dans la commune n'avait pas encore été attribué. Les soupçons de "favoritisme" pesant sur le ministre ont été révélés par Mediapart, en février dernier, en plein bras de fer politique et syndical autour de la réforme des retraites.
Alors que le ministre se battait dans l'hémicycle pour tenter de convaincre les oppositions, la nouvelle avait eu des allures de douche froide pour le gouvernement. Olivier Dussopt avait cependant été soutenu tant par Emmanuel Macron que par Elisabeth Borne qui avait évoqué "toute la confiance" qu'elle avait dans son lieutenant.
Un favoritisme avéré ?
Ce membre du gouvernement sera jugé en compagnie d'Olivier Brousse, un ancien dirigeant de la Saur, la société qui avait remporté le marché de gestion de l'eau et qui est soupçonnée d'avoir bénéficié du favoritisme. Il sera jugé pour "complicité de favoritisme", tandis que la Saur, en tant que personne morale, est renvoyée pour le délit de "recel de favoritisme".
L'affaire avait débuté par une enquête préliminaire pour prise illégale d'intérêt ouverte contre Olivier Dussopt initialement à propos de deux lithographies du peintre Gérard Garouste. Elles lui avaient été offertes par un dirigeant de la Saur en 2017 alors même qu'un contrat était sur le point d'être conclu avec la ville d'Annonay et cette entreprise.
Forcé de démissionner en cas de condamnation
Interrogé par les enquêteurs, l'élu avait alors expliqué n'avoir pas déclaré ces lithographies à la déontologue de l'Assemblée nationale car il "ignorait la valeur" des deux tableaux. La loi demande que les députés déclarent tout cadeau de plus de 150 euros, comme l'explique France info.
Pour cette affaire, le ministre du Travail encourt une peine de deux ans de prison ferme et 30 000 euros d'amende. En cas de condamnation, le macroniste devra démissionner comme le veut "la règle" rappelée par la Première ministre avant le procès d'Éric Dupond-Moretti.
Avant l'ouverture, Olivier Dussopt a déclaré pour BFMTV que ce procès était "un moment ni agréable ni mérité". Il assure également qu'"il n'y a eu aucun enrichissement personnel de (sa) part" dans cette affaire, il a confié son "seul objectif : être relaxé".