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Pas de doute possible.Pour Valérie Pécresse, qui vient d’être investie par Les Républicains (LR) et représentera donc la droite de gouvernement lors du prochain scrutin présidentiel, Emmanuel Macron a littéralement "cramé la caisse". Lors des débats organisés pendant le congrès de la droite, l’ancienne ministre du Budget a attaqué le président de la République sur le volet économique, jugeant sa gestion de l’épidémie trop onéreuse pour être soutenable. Sous réserve d’être élue, en avril prochain, elle entend donc remettre un peu d’ordre dans les comptes de la nation, indique Capital. Et elle de prôner la suppression de 10% des postes de ce qu’elle appelle "l’administration administrante"… ce qui représente la mise au chômage de 200 000 fonctionnaires en tout et pour tout. La "dame de faire" souhaite aussi "recentrer l'État sur ses fonctions essentielles : protéger, éduquer, soigner". Un programme à l’orientation libérale assumée, qui a visiblement de quoi séduire toute une frange de l’électorat traditionnel de la droite.
Valérie Pécresse serait-elle une bonne présidente pour les retraités ?
Quid, dès lors, des retraités ? Composante incontournable du socle électoral de la droite, ils ont su s’imposer comme d’indispensables alliés pour tout futur président cherchant à se faire élire. A bien des égards, il serait naïf de la part de Valérie Pécresse de penser pouvoir être élue sans leur appui. Force est de constater, d’ailleurs qu’elle ne les a pas oubliés : son programme prévoit un report conséquent de l’âge légal de départ à la retraite. Elle envisage en effet de ne permettre aux actifs de partir qu’une fois atteint 65 ans. Un bon point pour une "bonne" présidente des retraités ?
Potentiellement, oui, à en croire le politologue Christophe Bouillaud, qui enseigne à l’IEP (Institut d’Etudes Politique) de Grenoble. "Elle a de quoi séduire davantage les retraités qu’Emmanuel Macron, parce qu’elle sera probablement prête à engager des réformes qui leur seront plus ouvertement plus favorables. En outre, me semble-t-il, elle ne projette pas de transformation systémique mais bien des évolutions paramétriques, plus accessibles que le projet du président", confirme-t-il.
Reste à savoir en quoi consisterait une politique plus favorable aux Françaises et aux Français qui ont d’ores et déjà liquidé leurs droits !
Pourquoi Valérie Pécresse serait-elle la présidente des retraités ?
A bien des égards, Valérie Pécresse correspond au profil de présidente que disaient souhaiter les cinquante ans et plus en mai dernier. Un sondage Ifop réalisé pour Planet décrivait alors le candidat idéal à leurs yeux : ils disaient alors chercher la probité, l’exemplarité, l’expérience - notamment dans le domaine du privé… -, l’ancrage local. Certains traits ne collent pas tout à fait ; puisque le portrait-robot alors dessiné était celui d’un homme ou d’une femme de 52 ans au moins, en provenance de la "province" plutôt que de la capitale. Ils envisagent aussi un certain nombre de qualités, parmi lesquelles la capacité d’écoute et de remise en question, le dynamisme, la détermination, le calme, la culture…
Toutefois, c’est bien la politique prônée par Valérie Pécresse qui risque de s’avérer profitable à cette partie du corps social français. "La présidente de la région Île-de-France s’inscrit dans une ligne de droite assez traditionnelle, en accord avec celle portée en 2017. Il s’agit de dire qu’il est nécessaire de préserver le système des retraites tel qu’il fonctionne aujourd’hui et de garantir le statu quo en faveur des retraités actuels", observe en effet Christophe Bouillaud.
"Concrètement, cela passe par une forte limitation de l’accès à ce système pour toutes les personnes qui ne sont pas encore retraités. En conservant ce ratio de retraités actifs, ce qui implique de réhausser considérablement l’âge légal de départ, Valérie Pécresse promet aux retraités actuels qu’ils pourront continuer à bénéficier de pension généreuses, qu’il sera encore possible de les financer", poursuit encore l’enseignant-chercheur en sciences politiques.
Pour autant le programme de la "dame de faire" ne se limite pas qu’à son seul volet économique. Qui sont les autres à qui elle cherche parler ?
De qui Valérie Pécresse serait-elle la présidente ?
Cela va peut-être sans dire, mais Valérie Pécresse apparaît désormais comme l’unique candidate de la droite de gouvernement. "Il n’y a pas eu de contestation, son investiture n’a pas fait un pli. Il est important de le rappeler, puisqu’à droite, ce genre d’élections internes a déjà débouché sur d’importantes guerres des chefs. Parce qu’elle bénéficie du soutien des Républicains, la présidente d’Île-de-France peut également compter sur toute la machine qui va avec. C’est un avantage conséquent", rappelle d’entrée de jeu Christophe Bouillaud.
"Du reste, Valérie Pécresse s’adresse avant tout à certains secteurs parmi les plus conservateurs de l’électorat français. C’est d’ailleurs la ligne de clivage la plus importante entre sa candidature et celle, supposée, d’Emmanuel Macron. Une partie de la bourgeoisie libérale française tolère tant bien que mal l’évolution des moeurs (droits des femmes, des minorités sexuelles, droit à l’euthanasie par exemple) tandis qu’une autre la questionne de moins en moins, au moins sur le plan théorique. Valérie Pécresse, pour sa part, a dû mettre un peu d’eau dans son vin de messe", souligne le chercheur.