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Revenir sans en avoir l’air en multipliant les brèves apparitions publiques. Voici comment l’on pourrait définir la "stratégie de la carte postale" évoquée lundi par Rachida Dati à propos de l’attitude de Nicolas Sarkozy. Suite à sa défaite à l’élection présidentielle en 2012, l’ex-locataire de l’Elysée avait décidé de se retirer de la vie politique. Pendant plusieurs mois, il s’est ainsi refusé à apparaître publiquement et à commenter l’actualité devant les caméras. Excepté aux quelques conférences qu’il a données à travers le monde, Nicolas Sarkozy ne s’est pour ainsi dire pas montré. Sa traversée du désert médiatique a cependant été interrompue l’été dernier quand le Conseil constitutionnel a décidé d’invalider ses comptes de campagne. Une décision qui a non seulement fait risquer la faillite à l’UMP mais également contraint l’ancien président à revenir au siège de son parti. Et il semblerait que ce premier pas dans l’arène politique ait été un élément déclencheur.
Nicolas Sarkozy opère un savant dosageEn effet, alors que le bruit court que Nicolas Sarkozy souhaiterait faire son grand retour pour la présidentielle de 2017, le "champion de la droite" a multiplié les brèves apparitions publiques au cours des derniers mois. Et ce, on opérant un savant dosage. L’ex-chef d’Etat veille effectivement à ce que ses apparitions soient suffisamment nombreuses pour entretenir la rumeur de son come-back mais aussi relativement courtes et surtout, pauvres en déclarations, pour que personne ne soit véritablement en mesure d’assurer qu’il va revenir d’ici trois ans. Et alors que l’ancien locataire de l’Elysée a notamment profité des concerts de son épouse pour se frotter au public, cette dernière lui aurait remonté les bretelles il y a quelques jours. Selon Nice Matin, Carla Bruni-Sarkozy reprocherait à son mari de lui voler la vedette à ses propres spectacles.
Il prend part aux élections municipalesOutre sa présence aux concerts de sa femme, Nicolas Sarkozy s’est récemment "autorisé" à prendre part aux élections municipales en affichant son soutien à Nathalie Kosciusko-Morizet, la candidate UMP à la mairie de Paris. "Je suis là par amitié pour Nathalie qui a été une porte-parole courageuse, intelligente, pendant ma campagne et le moins que je puisse faire c'est de lui rendre son amitié et sa fidélité", a-t-il déclaré au grand meeting de campagne de son ex-ministre. Avant cela, l’ancien président s’était même laissé aller à commenter le récent scandale qui a frappé son successeur. "Quand on est président, on a un devoir", avait-t-il en effet soufflé avant d’ajouter à propos de ce qui s’est passé entre François Hollande et son ex-compagne : "c’est triste".
Des "retrouvailles" avec Merkel, une rencontre avec le papeFort de ses quelques déclarations publiques, Nicolas Sarkozy a également, et plus récemment, décidé d’élargir le périmètre ses apparitions politico-médiatiques à l’international. Alors que des "retrouvailles" entre lui et la chancelière allemande le 28 février se confirment un peu plus chaque jour, le bruit court désormais qu’il souhaiterait s’entretenir avec le pape François. Mais si Nicolas Sarkozy semble amorcer son retour d’une main de maître, Rachida Dati regrette la manière dont il s’y prend. Convaincue qu’il se prépare bel et bien à revenir, la maire du 7e arrondissement de Paris estime cependant que "les Français n’ont pas besoin de carte postale, ils ont besoin de gravité, de hauteur et de responsabilité et aussi de dire : ‘c’est quoi la France aujourd’hui’".
Nicolas Sarkozy serait-il en mesure de réussir son come-back ?Et si la "stratégie de la carte postale" semble convaincre certains ténors de l’UMP que Nicolas Sarkozy reviendra, d’autres ne se font guère d’idées. "Il y a des gens qui sont absolument convaincus que la droite sera sauvée par le retour de l’empereur de l'île d'Elbe (ndlr : allusion à la relégation de Napoléon, avant la brève aventure des Cent-Jours). Et puis il y a d'autres gens qui pensent que l'île d'Elbe, cela ne le fait pas", a en effet expliqué ce mardi le député Pierre Lellouche sur BFM TV avant d’ajouter : "Je ne connais pas d’exemple dans l’histoire, sauf Winston Churchill, d’un Premier ministre ou d’un président battu à une élection qui réussisse à faire un come-back".