Bruno Rejony avait 52 ans et était cheminot à la SNCF. Le soir du 24 décembre, il s'est suicidé en se jetant du TGV qu'il conduisait, créant une immense pagaille sur le réseau et privant des milliers de...
Planet : Comment l’idée de vous présenter aux prochaines élections municipales vous est-elle venue ?Aurore Bergé : "Cela m’est venu tout naturellement. Après plus de dix ans d’engagement politique, je me suis dit que c’était la suite logique. Je ne voulais plus uniquement être militante UMP mais également agir et pouvoir ainsi présenter mes propres idées. J’ai eu envie de passer à l’étape supérieure.
Planet : Justement, quelles sont les idées que vous défendez ?Aurore Bergé :Le projet que je défends actuellement est très local. Magny-les-Hameaux est une commune à la sociologie très diverse. Toutes les catégories socioprofessionnelles y sont en effet représentées et son vaste territoire se partage entre zones agricoles et résidences pavillonnaires. Toute la question est donc de savoir comment créer du ‘vivre-ensemble’ avec tous ces gens très différents.
Planet : L’actuel maire de la ville porte l’étiquette du PS. Pensez-vous qu’il sera difficile de prendre sa place ?Aurore Bergé : Effectivement, la commune de Magny-les-Hameaux est encrée à gauche depuis 1995 et cela ne va pas me simplifier la tache. Cette élection est un double défi pour moi. Je me présente à des municipales pour la toute première fois et je dois en plus essayer de reconquérir une ville. C’est toujours plus difficile quand on est dans l’opposition car les gens se rangent plus facilement du côté de celui qui est en place.
Planet : Votre prise de position en faveur du mariage gay l’hiver dernier a fait des vagues au sein de l’UMP. Veillez-vous désormais toujours à coller à l’image du parti ?Aurore Bergé : Non, je ne m’interdis rien. J’ai construit mon projet avec mon équipe de campagne et à aucun moment je ne me suis demandée si mes propositions collaient avec la doctrine de l’UMP. Je fais de la politique par conviction et mon problème n’est pas de savoir si mes idées plaisent aux cadres du parti mais plutôt si elles sont bonnes pour ma ville. D’ailleurs sur les 29 personnes qui composent mon équipe, nous ne sommes même pas dix à posséder une carte de l’UMP ou de l’UDI. Nous ne sommes pas là pour faire des cartes mais pour porter un projet local en lequel nous croyons en vue de remporter cette élection.
Planet : Vous êtes sensiblement plus jeune que vos rivaux. Est-ce un atout ou un avantage ?Aurore Bergé : Mes adversaires ont tendance à essayer d’en faire un handicap mais pour moi, c’est véritablement un atout. Et d’ailleurs je le vis très bien. Je ne cherche pas à tricher en me vieillissant dans ma manière de me comporter ou de m’habiller. Certains, et principalement dans le camp adverse, disent que je suis trop jeune et donc, de facto, incompétente. Premièrement, je ne pense pas que ce soit un argument pertinent. Attaquer les gens sur ce qu’ils sont n’est pas sain. Je préfèrerai que ce soit sur mes propositions. Je n’ai par ailleurs jamais répondu à ce type d’attaques et au fond de moi je me dis qu’être plus jeune me confère une énergie et un regard que les autres n’ont pas. Quant à mon parcours. Je ne pense pas que je devrais avoir à rougir. Mes études à Sciences Po et mes différentes expériences, que ce soit en travaillant pour des élus ou en menant d’autres campagnes, m’ont permis d’acquérir une certaine expérience.
Planet : Le fait que vous ayez épousé un socialiste est-il également utilisé contre vous ?Aurore Bergé : Pour le moment non, mais ça ne m’étonnerait pas que cela recommence. J’ai déjà été victime d’attaques à ce sujet-là et je trouve cela assez cocasse que des socialistes m’attaquent sur ce pan de ma vie privée. Mais encore une fois, je n’y ai jamais répondu et je n’ai pas l’intention de le faire s’ils recommençaient".