De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Le risque, il l'a assuré, fait partie de son "ADN politique". Et force est de constater que le président de la République ne se dédit pas à ce propos ! Ce jeudi 4 février 2021, il a de nouveau envoyé son Premier ministre au feu, devant les Françaises et les Français. Charge à lui de détailler la nouvelle stratégie sanitaire du chef de l'Etat, laquelle pourrait s'avérer très risquée pour les personnes à risque, estiment désormais plusieurs médecins et praticiens.
En quoi consiste donc la stratégie "surprise" d'Emmanuel Macron ? Elle comporte, il faut le dire, plusieurs volets. L'un d'entre eux, le plus récent qu'évoque notamment par Le Parisien, consiste à ne plus considérer le vaccin anti-coronavirus Covid-19 comme l'alpha et l'oméga de la lutte contre la pandémie. Le président souhaite, en effet, voir émerger d'autres solutions à la crise sanitaire et c'est pour cela qu'il participe depuis peu à maintes réunions de suivi sur les traitements contre le SARS-CoV 2. Plusieurs chercheurs, des "pontes" insistent nos confrères, sont également conviés. "On ne met pas tous les œufs dans le même panier", résume simplement un conseiller gouvernemental.
La stratégie surprise d'Emmanuel Macron : sur quoi parie le président de la République ?
L'idée générale de ce premier volet, qui n'est pas le plus critiqué par les experts, est donc d'envisager de nouveaux modes de traitements contre le coronavirus. De placer, écrivent les journalistes du quotidien régional, "un nouveau fer au feu". "On mise sur l'ambition portée par ces chercheurs pour trouver rapidement des traitements qui soigneraient des formes graves de la maladie", confirme l'Elysée. Un changement de stratégie considérable, donc, pensé au réponse aux variants actuels (sud-africain, brésilien et, évidemment britannique) mais aussi à venir.
C'est qu'Emmanuel Macron ne perd pas de vue que tout est politique. Plus que de seulement répondre à la pandémie, il s'agit aussi de ne pas perdre un combat qui devrait s'avérer essentiel pour 2022. "Même si on est sur une crise sanitaire, tout est extrêmement politique. Le masque est politique, le test est politique, le vaccin est politique", rappelle en effet un conseiller gouvernemental.
D'autres points inquiètent bien davantage les chercheurs, ceux qui depuis des semaines agacent beaucoup le président. Après l'intervention de l'ancien maire de Prades, ils n'hésitent plus à prédire des morts en pagaille...
Emmanuel Macron et Jean Castex sont-ils prêts à sacrifier vos parents ?
La situation actuelle, promettait en effet Jean Castex le 4 février 2021, "ne justifie pas" à ce stade un reconfinement de la population. Cette seule déclaration a fait s'étouffer bien des médecins, à en croire les témoignages et les réactions recueillies par BFMTV.
"C'est pire que tout", assène sans ambages Cécile Vigneau, cheffe de service de néphrologie à Rennes, membre du Collectif Inter Hôpitaux. Si elle n'a pas souhaité se prononcer sur un éventuel reconfinement, elle explique cependant que le plateau actuel est "extrêmement haut", puisque "depuis octobre, on est jamais redescendu en tension". Et elle de rappeler que déjà avant le coronavirus, le système de santé français souffrait d'un manque de lits et de bras.
Parmi les autres médecins, il en est qui prennent moins de gants. Pour le professeur Gilbert Deray, chef du service de néphrologie à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière (AP-HP), Emmanuel Macron a depuis longtemps enterré l'idée de faire primer le sanitaire… Et s'accommode donc bien des morts que la maladie engendre mécaniquement, au quotidien. "S'il primait avec 500 morts par jours et 25 000 nouveaux cas quotidiens, ce qu'on a fait en mars, on le referait", expliquait-il sur le plateau de BFMTV, à l'issue de l'intervention de l'hôte de Matignon.
Selon lui, pourtant, la France aurait pu choisir avec la politique du "zéro-virus", qu'appliquent avec plus ou moins de succès l'Australie ou la Nouvelle-Zélande… Explications.
Coronavirus : la situation ne peut qu'empirer
"Il n'y a pas de troisième vague actuellement, on a déjà complètement coulé, on est sous l'eau", alerte pour sa part la docteure Hélène Rossinot, qui affirme elle aussi que le gouvernement considère "que 350 ou 400 morts par jour depuis des mois, ça a l'air acceptable". Pour l'essentiel, rappelle le Journal des Femmes, ce sont les hommes âgés qui constituent les principales victimes de la maladie. "Sur les confinements précédents, on s'alertait beaucoup plus tôt. C'est pareil pour les hospitalisations et les réanimations. Ce qu'on tolère aujourd'hui, on ne l'acceptait pas il y a six mois", poursuit-elle.
Cette tolérance, insiste Gilbert Deray, pourrait nous coûter très cher sur le plan sanitaire - et donc, mécaniquement, sur le plan financier. Selon lui, il est inévitable - "inéluctable" même - que l'épidémie reparte. Et pour cause : la France n'a pas fait le choix de la lutte absolue contre la maladie. "La seule façon de casser l'épidémie, c'est de confiner totalement", promet-il.