Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
"Pour qu’il y ait une cohésion nationale, il faut garder un équilibre dans le pays, c’est-à-dire aussi sa majorité culturelle (…) Nous sommes un pays judéo-chrétien - le général de Gaulle le disait - de race blanche, qui accueille des personnes étrangères.", a déclaré Nadine Morano samedi dernier sur France 2.
A lire aussi – "Race blanche" : que pense le FN des propos de Nadine Morano ?
Des propos qui ont par la suite fait couler beaucoup d’encre : malmenée dans son camp politique (héritier du parti gaulliste), Nadine Morano pourrait perdre son investiture au régionales en Meurthe-et-Moselle. Voilà pour la forme. Sur le fond, le général de Gaulle a-t-il vraiment dit ces paroles ?
"Nous sommes quand même un peuple européen de race blanche"
C’est phrase n’a pas été prononcée officiellement par Charles de Gaulle, mais fait partie de propos rapportés dans le livre d’Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle. L’ancien ministre de l’Education nationale du général met dans la bouche de ce dernier cette confidence : "C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu’on ne se raconte pas d’histoires ! Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés avec leurs turbans et leurs djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français !"
Le général de Gaulle a écrit une phrase similaire
Cette phrase aurait été prononcée le 5 mars 1959, durant la guerre d’Algérie. A noter que le livre d’Alain Peyrefitte a été publié en 1994, soit 24 ans après la mort du général de Gaulle ; la citation suscite donc de la méfiance. Pour l’historien Jean-Paul Bled, directeur de la revue Etudes gaulliennes, contacté par les Inrocks, "cette phrase a été prononcée à l’emporte-pièce dans une conversation privée mais il n’y a aucune trace écrite dans ses mémoires ou ses discours. Le général de Gaulle ne peut donc en être comptable."
Seulement, comme l’a affirmé mercredi sur BFMtv Nadine Morano pour sa défense, le général de Gaulle a écrit dans ses Mémoires d’espoir une phrase similaire. Voici ce qu’il a écrit dans le Tome 1 p.181, à propos de l’Europe : "Pour moi j'ai, de tous temps, mais aujourd'hui plus que jamais, ressenti ce qu'ont en commun les nations qui la peuplent. Toutes étant de même race blanche, de même origine chrétienne, de même manière de vivre, liées entre elles depuis toujours par d'innombrables relations de pensée, d'art, de science, de politique, de commerce, il est conforme à leur nature qu'elles en viennent à former un tout, ayant au milieu du monde son caractère et son organisation."
Vidéo sur le même thème : Le cas Morano embarrasse les Républicains