De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
La révision constitutionnelle de 2008 prévoit la possibilité à tout ministre qui quitte le gouvernement, suite à un remaniement ou à une démission, de récupérer son poste de député au bout d'un mois après avoir quitté ses fonctions. Cette révision laisse donc la possibilité à Jérôme Cahuzac de revenir à l'Assemblée Nationale en tant que député sans repasser par une élection partielle. L'ancien ministre en a légalement le droit puisqu'il n'a pour l'instant pas été condamné mais seulement mis en examen pour blanchiment d'argent.
Il avait laissé au profit de son poste de ministre du Budget son siège de député de la 3ème circonscription de Lot-et-Garonne. C'est son suppléant Jean-Claude Gouget qui a alors pris sa place dans l'hémicycle.
D'après le Figaro, il pourrait donc redevenir député le 19 avril prochain. Dans le cas contraire une élection partielle sera organisée. Un de ses collaborateurs à la mairie de Villeneuve-sur-Lot, Yannick Lemarchand, annonçait jeudi au journal : "Il réfléchit à ses prochaines activités et à sa vie politique. Il n'a pas encore décidé s'il revenait à l'Assemblée."
Comment pourrait-il revenir siéger à une Assemblée devant laquelle il a délibérément menti ?
Le problème moral qui se pose est la question du mensonge. Il faut se rappeler que le ministre du Budget avait été interrogé par le député UMP Daniel Fasquelle à l'Assemblée à propos des révélations de Médiapart. Il avait alors répondu devant l’hémicycle "Je n'ai jamais eu de compte à l'étranger, ni maintenant, ni avant. J'ai saisi la justice [...] et c'est devant la justice que je m'expliquerai en attendant les éléments probants qui à ce jour font défaut". Comme l'avait lui même expliqué Jérôme Cahuzac sur son blog, il s'est laissé entrainé "dans une spirale du mensonge".
Claude Bartelone, président de l'Assemblée nationale, explique à France Info vendredi que l'ancien ministre du Budget pense sérieusement à revenir. Cependant, l'homme explique qu'il fait tout pour l'en dissuader et raconte une de leurs conversations téléphoniques. "J'essaie de lui faire comprendre qu'il ne peut pas le faire. C'est pas la justice qui l'en empêche, il n'a pas été condamné, mais, compte tenu de son attitude, ce ne serait pas une bonne chose, ni pour lui, ni pour le pays". De même il continue : "Compte tenu de l'offense qu'a représenté son expression, aussi forte devant les députés, c'est très difficile pour lui de revenir."
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