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François Hollande s'est-il servi de son statut de président pour faire pression sur la justice et appuyer la requête de Valérie Trierweiler dans son action contre les auteurs de sa biographie ? Son intervention auprès du tribunal suscite en tout cas de nombreuses réactions et prend une tournure politique.

© abacapressFrançois Hollande a-t-il franchi la ligne jaune en brandissant son statut de président de la République pour soutenir sa compagne dans sa bataille judiciaire contre les auteurs de sa biographie ? Alors que se tenait hier au TGI de Paris, l’audience visant à examiner la requête de Valérie Trierweiler contre les journalistes Alix Bouilhaguet et Christophe Jakubyszyn, auteurs de La Frondeuse, deux courriers, signés de François Hollande et de Manuel Valls, ont été envoyé au tribunal.

Aussitôt des voies se sont élevées pour dénoncer l’intervention du chef de l’Etat. « Mélange de genres ? Confusion des pouvoirs ? » s'interroge le secrétaire national de l'UMP,
Bruno Beschizza. « Intervention ahurissante et choquante » commente lui Eric Ciotti, député R-UMP sur son compte Twitter. Pour Me Pardo, avocat de la défense dans le procès, « la séparation des pouvoirs a été violée ». L’intervention de François Hollande était-elle légitime ?

Un proche du président a souligné que la lettre écrite par le chef de l’Etat était « un témoignage personnel », François Hollande soulignant dans son courrier, rédigé sur une feuille blanche et non sur papier à en-tête de l’Elysée, que les déclarations selon lesquelles il aurait tenté de se rapprocher d’Edouard Balladur en 1995 sont fausses. « La séparation des pouvoirs n’empêche pas une intervention à titre privé dans une affaire de justice. S’il y a un impact à cette intervention, il est politique. Mais juridiquement, cela ne pose pas de problème. D'ailleurs, d'autres présidents l'ont déjà fait avant lui » a expliqué Pascal Jan, spécialiste du Droit public sur BFMTV.com.

Copé : « Il faut arrêter l’hypocrisie »
Reste que l’intervention du chef de l’Etat, même à titre privé, ne manque pas de faire bondir l’opposition. « Je m’interroge sur les raisons qui ont pu conduire M. Hollande à donner tellement de leçons de morale à M. Sarkozy pendant le quinquennat précédent, et à ne pas se les appliquer à lui-même » a indiqué Jean-François Copé, estimant qu’« il s’agit derrière tout cela de reposer la question de notre droit en matière de diffamation » et « qu’une brèche a été ouverte et qu’il faudra que les conséquences en soient tirées ».