Yannick Neuder est un nom quasi inconnu des Français comme il l'était des médias. Et pourtant il vient d'être nommé au ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles en renfort de...
Cinq candidats à la présidentielle étaient réunis lundi soir pour le premier grand débat de cette élection. Pendant trois heures trente, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, François Fillon, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon se sont affrontés. Et c’est le candidat d’En Marche ! qui a été jugé le plus convaincant de tous. Un sondage Elabe pour BFM TV révèle en effet qu’il a séduit 29% des téléspectateurs, contre 20% pour Jean-Luc Mélenchon, 19% pour Marine Le Pen et François Fillon qui sont arrivés à égalité, et 11% pour Benoît Hamon.
"Je ne vous fais pas parler, je n’ai pas besoin d’un ventriloque"
Annoncé comme étant le "candidat à abattre", le favori dans les sondages a dû essuyer plusieurs attaques de ses adversaires, et notamment celles de la présidente du Front National. Alors que les candidats étaient invités à débattre autour de la laïcité, Marine Le Pen l’a accusé d’être "pour le burkini sur les plages". Ce à quoi Emmanuel Macron a aussitôt répliqué : "Je ne vous fais pas parler, je n’ai pas besoin d’un ventriloque". Et celui-ci de poursuivre en chargeant la frontiste : "Le burkini n’a rien à voir avec la laïcité parce que ce n’est pas culturel. C’est un sujet d’ordre public. Le piège dans lequel vous être en train de tomber, par vos provocations, c’est de diviser la société".
Une première passe d’armes suivie d’une autre avec François Fillon. Alors que ce dernier veut supprimer tout durée légale de travail, son rival s’est positionné en faveur d’un assouplissement via des accords de branche ou d’entreprise, avant de lui faire remarquer qu’il n’avait entrepris aucune réforme allant dans le sens de ce qu’il préconise lorsqu’il était à Matignon. Ce à quoi l’ex-Premier ministre a répondu en concédant ne pas être allé "assez loin".
"C’est le vide absolu, sidéral !"
Emmanuel Macron est certes, celui qui a le plus convaincu, mais il n’est pas le seul à s’être distingué pendant ce grand débat. Marine Le Pen a en effet réussi à faire mouche et même à faire sourire certains autres candidats, lorsqu’elle s’en est pris au discours "vide" de l’ex-patron de Bercy. "Vous avez un talent fou, vous arrivez à parler sept minutes, je suis incapable de résumer votre pensée, vous n’avez rien dit ! C’est le vide absolu, sidéral ! On ne sait pas ce que vous voulez et, honnêtement, je trouve ça très inquiétant".
"Le vrai serial killer du pouvoir d’achat, c’est Marine Le Pen"
Sérieux pendant toute la première partie du débat, François Fillon s’est enhardi pendant la seconde, et notamment quand les questions de l’économie ont été abordées. "Le vrai serial killer du pouvoir d’achat, c’est Marine Le Pen", a-t-il ainsi lâché ou encore : "Un petit peu à gauche, un petit peu à droite, c’est ça la politique de Monsieur Macron". Se posant comme le « le seul à pouvoir disposer d’une majorité claire et cohérente", le candidat de la droite a également réussi à éviter adroitement les affaires politico-financières qui le visent en proposant la création d’une commission de hauts magistrats chargée de faire des propositions sur la transparence et la moralisation de la vie publique.
"La solution, ce n’est pas le tout carcéral"
Benoît Hamon s’est lui aussi illustré au cours de ce débat, et notamment par la pique qu’il a envoyé à Marine Le Pen au moment où la sécurité était abordée. "Que vous soyez une droguée aux pages faits divers, c’est une chose, mais vous êtes candidate à la présidentielle", lui a-t-il lancé, avant de formuler sa proposition : "La solution, ce n’est pas le tout carcéral, mais de renforcer les moyens des services pénitentiaires de probation et d’insertion".
Le candidat de la gauche s’en est également pris à son ancien collègue au gouvernement en évoquant le financement de sa campagne : "Le problème, ce n’est pas que des gens riches financent votre campagne. Mais pouvez-vous prendre l’engagement que parmi [ces donateurs], il n'y ait pas des cadres de l’industrie pharmaceutique ou d’entreprises pétrolières ?". Réponse de l’intéressé : "Où va-t-on ? Je ne fais pas un contrôle d’identité. Ça n’aurait aucun sens".
"J’admire vos pudeurs de gazelles"
Un échange que Jean-Luc Mélenchon a ensuite commenté, ne manquant pas de faire rire ses adversaires : "J’admire vos pudeurs de gazelles. La campagne a été polluée par les affaires de certains d’entre vous. Ici, il n’y a que deux personnes concernées : Monsieur Fillon et Madame Le Pen".