Suicide cheminot SNCFANDBZ/ABACAabacapress
Bruno Rejony avait 52 ans et était cheminot à la SNCF. Le soir du 24 décembre, il s'est suicidé en se jetant du TGV qu'il conduisait, créant une immense pagaille sur le réseau et privant des milliers de passagers de réveillon de Noël. Qui était-il et quelles sont les raisons qui l'ont poussé à commettre ce terrible geste.
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Il était entré à la SNCF en 1997 et était proche de la retraite. Bruno Rejony, 52 ans, s'est suicidé mardi 24 décembre au soir en se jetant de la cabine du TGV Inoui numéro 6689 parti de la gare de Lyon, et qui devait rejoindre Saint-Etienne, nous apprend Le Parisien.

Le drame s'est produit peu après le départ alors que le train circulait "à pleine vitesse" dans le département de Seine-et-Marne. Heureusement pour les passagers, les systèmes de sécurité se sont immédiatement déclenchés et le TGV a pu freiner sans dommage. Après une période de prudence et une courte enquête, la SNCF a officiellement communiqué que le cheminot avait "mis fin à ses jours alors que le train était en train de rouler."

"C'est vrai que c'était quelque chose qui n'était jamais arrivé qu'un conducteur décide malheureusement de se suicider", a déploré le nouveau ministre des Transports Philippe Tabarot. Les secours ont fini par retrouver son corps, sur les rails.

Un suicide qui prive des milliers de Français de réveillon

Même si cela passe au second plan face à ce coupde folie, l'acte désespéré de Bruno Rejony a paralysé une partie du réseau des lignes allant et venant du sud-est, entraînant des retards de 3 à 5 heures pour des milliers de passagers (environ 3 000), coincés dans les trains (une dizaine) ou les gares. Les privant pour la plupart de réveillon de Noël. 

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Qu'est-ce qui a pu amener ce quinquagénaire fan d'équitation à commettre l'impensable, lui qui était un "conducteur expérimenté", militant et représentant du personnel CGT "à la résidence traction de Saint-Étienne", inidique une source au Parisien ? Le syndicat lui a à la fois rendu hommage et l'a défendu. L'homme, très à gauche ("Vive l’égalité, le bien-être pour tous et la justice sociale" était-il écrit sur sa biographie X - ex Twitter), était un fervent opposant au Rassemblement national, selon lui un parti au "gros relent de fascisme et de racisme" affirmait-il sur les réseaux sociaux. Ce qui lui a valu des attaques ignobles sur ces mêmes réseaux.

Un homme "torturé" qui "n'allait pas bien"

"Bruno, c'était un mec en or mais torturé", rapporte un cheminot anonyme à RMC. Il sortait de plus, d'après la radio, d'une rupture sentimentale. "Il me disait qu’il n’allait pas bien. Mais je ne pouvais pas imaginer qu’il mette fin à ses jours, surtout dans ces circonstances" poursuit la même source. Le 13 décembre révèle le Midi Libre, il écrivait sur Facebook être attristé par "l’absence de quelqu’un qui lui manque."

Mais ce n'est hélas par tout. Sur les réseaux, il se disait "profondément affecté et éprouvé par l’éducation de son enfant autiste",  qui avait plusieurs fois dû être hospitalisé. Un combat que Bruno Rejony semblait mener seul.

Un manque de suivi psychologique des conducteurs ?

Le métier de conducteur de TGV est décrit par plusieurs cheminots comme très solitaire. Un syndicaliste et ancien conducteur lui-même, au Parisien (qui précise que le mal-être au travail n'est pas une piste envisagée) : "L a symbolique est forte. Quand on fait ça sur son lieu de travail, sur son train, ce n’est pas anodin. Un 24 au soir… Il y a des vrais sujets de réorganisation du travail à la SNCF. Il ne faut pas tirer de conclusions hâtives. N’importe quelle personne a des problèmes personnels aujourd’hui. Ça pose question." 

Bernard Aubin, secrétaire général de la Fédération indépendante du rail et des syndicats des transports, confirme à RMC qu'un test "psychotechnique" à l'embauche, obligatoire, est réalisé. Mais il est répété seulement lors du renouvellement de la licence du conducteur, tous les dix ans. "Et entre les examens, pas de bilan régulier", selon Bernard Aubin. Ce fait divers va-t-il changer la donne ?