Gabriel Attal ne réduira pas les dépenses de l'Etat en 2025Illustrationabacapress
Le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal a pris la décision de reconduire les crédits de l'Etat à l'identique pour l'année 2025. Une décision qui va à l'encontre de la nécessité de faire des économies sur le budget et qui fait vivement réagir l'opposition de gauche, qui va jusqu'à parler de "scandale".
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Malgré l'épée de Damoclès qui pèse au-dessus de la France à propos d'éventuelles sanctions de Bruxelles concernant le déficit du pays, et la nécessité de réaliser 20 à 30 milliards d'euros d'économies d'ici l'année prochaine, comme le clame Bruno Le Maire, le Premier Ministre démissionnaire Gabriel Attal a pris la décision de reconduire à l'identique les crédits de l'Etat en 2025. 

Reconduite des crédits de l'Etat : un budget de 492 milliards d'euros

La source provient de l'AFP. Un membre de l'équipe de Gabriel Attal affirme ainsi que ces 492 milliards d'euros de crédits de l'État, "c'est ce qu'il y avait dans la loi de finances 2024 et c'est ce qui est reproduit dans les lettres plafonds qui pourront servir de base à la loi de finances 2025."

Le ministre de l'économie Bruno Le Maire avait pourtant déclaré au mois de juillet qu'il ferait des propositions "significatives" pour économiser rapidement 5 milliards d'euros dans la nouvelle loi de finances et redresser les finances publiques, rappelle BFM TV. Raté, donc.

Reconduite des crédit de l'Etat : des économies tout de même

A Matignon, on se justifie sur ce budget : son maintien à l'identique, en convergence avec une inflation stabilisée à 2% "représente pour les ministères une dizaine de milliards d'économies nécessaires."

Mais si ces crédits n'ont pas été revus à la baisse, c'est, comme évoqué plus haut pour proposer un "budget réversible, qui permet à la fois à la France de se doter d'un budget en temps et en heure mais qui permettra également au prochain gouvernement de faire ses propres choix sur la base de ce qui a été préparé et transmis aux ministères."

Car comme le souligne BFM TV, Emmanuel Macron n'ayant toujours pas tranché sur le choix du futur Premier Ministre, ce nouveau gouvernement n'aura que quelques semaines pour déposer son projet de loi de finances (PLF) 2025, à l'échéance du 1 er octobre, qui devra ensuite être mis en place avant le 1 er janvier.

Reconduite des crédits de l'Etat : Gabriel Attal mise sur le travail

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Toujours selon la même source de la rue de Varenne, comme il est difficile de prévoir quel sera le déficit du pays l'année prochaine, en restant "dans une trajectoire qui permet de respecter les 3 % en 2027" : les budgets de certains ministères "seront stables et devront absorber l'augmentation de l'inflation, et des économies seront faites, notamment sur le budget du travail et de l'emploi, parce qu'on a une baisse du chômage et que des dispositifs pourraient être réformés, comme ceux de l'apprentissage qui représentent aussi plus d'une vingtaine de milliards et feront l'objet d'une réforme pour les rendre plus efficaces et plus économes."

Reconduite des crédits de l'Etat : LFI vent debout 

La gauche, LFI plus particulièrement, n'a pas tardé à se mettre vent debout contre cette annonce. Un gouvernement démissionnaire devant simplement gérer les affaires courantes et ne pas prendre de nouvelles mesures. A l'instar de Manuel Bompard sur son compte X :

Mathilde Panot a réagi ce matin au micro de France Inter : "c’est un scandale" fulmine-t-elle, affirmant : le gouvernement "sort du cadre des affaires courantes, ce n’est pas son rôle. Quand on nous parle de 10 milliards d’euros d’économies, où va-t-on trouver l’argent, dans quels services publics ?"

Reconduite des crédits de l'Etat : le NFP aussi 

Autre député LFI à s'insurger sur son compte X, Thomas Portes, qui va jusqu'à parler de "fraude électorale"

Interrogée par le quotidien Libération, la candidate NFP au poste de Premier Ministre Lucie Castets a estimé que cette situation relevait d'un "problème démocratique majeur. Mener une politique austéritaire dans le contexte actuel me paraît inadapté et irresponsable. Cela relève du dogme plus que de la logique économique".

Porte-parole du PCF et sénateur de Paris, Ian Brossat est également tombé des nues, toujours sur X : 

Le député Les Ecologistes Benjamin Lucas lui emboîte le pas : 

Seule voix dissonnante, celle de Philippe Brun, vice-président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale et élu du NFP, au micro de BFM TV. Il juge ce premier texte "essentiellement technique" et estime qu'il y aura largement le temps de le modifier : "on aura la possibilité de faire usage du droit d’amendements."